Bernard Provençal a été un des grands criminels du Québec. Cet extrait de ses souvenirs vaut le détour :

« En décembre 76, je me suis acheté une maison sur l’Île Sante-Thérèse. J’ai tout à fait aménager en luxe. Mais ça n’allait pas très bien avec ma femme Nicole. Pourtant je la couvrais de bijoux, et je changeais son char chaque fois que je changeais le mien. Au printemps 75, quand je m’étais acheté une Monte Carlo, Nicole avait eu une voiture de luxe, une Charger Dodge de l’année. Après, elle avait eu une Chevelle Malibu. À l’automne 75, quand j’ai pris pour moi un Chevrelet Caprice toute blanche, elle a eu une Monte Carlo 76 jaune serin avec l’intérieur noir et tout équipé. Et fin 76, j’ai pris une Pontiac Parisienne 77 quatre portes en deux teintes de gris, et Nicole a eu le plus beau des chars, une Mercury Cougar XR7 avec tous les équipements. Il y avait même une lumière dans la serrure pour mettre la clé.

Tout ça n’a pas empêché qu’on se sépare juste après qu’on ait acheté une maison, en janvier 77. C’est vrai que quand on avait des arguments, je la battais. »

Bernard Provençal, Big Ben, 1983
Chapitre IX,  p.129