120 nouveaux titres par mois en 29 langues, 1300 auteurs, plus d’une centaine de millions de livres vendus chaque année (131 millions en 2006).  Et pourtant, impossible de trouver une critique. 

Nous avons demandé à Naïma Hassert (16 ans) qui nous avait envoyé un décapant texte sur le secondaire de lire un roman Harlequin et de nous faire ses commentaires.

….

Une brûlante fièvre

Un résumé de Naïma Hassert

Au cours d’une soirée distinguée, Sara Nichols rencontre Nick Rawdon, et deux mondes en apparence si opposés s’attirent irrésistiblement. Lui, si riche, si mystérieux, au regard bleu tranchant comme une lame, pourrait avoir toutes les femmes, mais pourtant il se sent happé par les courbes généreuses de cette femme magnifique, et ce sentiment inattendu n’est qu’exacerbé par le tempérament fougueux et la répartie titillante de Sara. Malgré tout, le côté pratique de celle-ci la freine : comment, en effet, une pauvre artiste peintre comme elle pourrait envisager de commencer une relation avec le propriétaire d’une banque, aussi séduisant soit-il? S’ensuit un jeu du chat et de la souris, où Nick tente par tous les moyens de s’attirer les faveurs de Sara et où la passion alterne avec le doute. Seul un facteur extérieur pourra conclure cette histoire, et ce rôle est joué par la soeur de Nick qui force une nouvelle rencontre entre les deux amoureux. Les deux protagonistes sont d’abord furieux de cette supercherie, mais ils doivent bien admettre qu’ils n’attendaient que ça. Une demande en mariage romantique clos l’aventure dans le meilleur des mondes, et ils vécurent heureux pour toujours. Enfin, c’est ce qu’on imagine.

Commentaires :
 
D’abord pleine de préjugés, j’ai fini par comprendre comment ce genre de livre pouvait être aussi populaire. Tout y était : l’idéal masculin et l’idéal féminin qui correspondent à tous les fantasmes, une tension amoureuse plutôt excitante et un léger suspense romantique toujours présent qui nous empêche d’arrêter… Un vrai Walt Disney pour adultes. Je l’ai lu d’une traite, et je dois dire que je ne me suis pas ennuyée une seconde. Exaspérée, oui, et souvent : le côté exagérément naïf de la fille et l’irréalisme époustouflant de l’histoire me faisaient souvent rouler des yeux, mais tout ça prend peu d’importance, car après tout, le roman est une sorte de caricature de lui-même, et, dans le fond, c’est ce qu’on recherche. En bref, tout est soigneusement calculé sans la moindre finesse, on le sait, et ça marche.