Une opinion parue sur Cyberpresse

L’essentiel:
On ne devrait pas parler de « crimes d”honneur » mais de féminicide (homicide de femmes parce qu’elles sont femmes).

Pourquoi alors les médias parlent-ils de « crimes d’honneur »? Parce que, selon les deux dames, en parlant de « crimes d’honneur », les journaliste ont deux buts:

A-Montrer que les crimes contre les femmes (féminicide) sont un phénomène très marginal.
(Même en lisant le texte au complet je ne vois pas très bien pourquoi les journalistes feraient ça.)

B-  « D’autre part, celui de faire croire que le féminicide est un phénomène propre à certaines populations du Canada et à des cultures ou religions bien précises ailleurs dans le monde. […] Plusieurs journalistes ont mentionné les origines afghanes de la famille et son adhésion à l’islam, suggérant que ces meurtres ont été motivés par des croyances culturelles et religieuses. »

On se demande en effet où les journalistes vont chercher tout ça. Ils ne lisent pas les journaux?

Par ailleurs sur le site d’une autre université on peut lire une recherche de Marie-Pierre Robert:

Étude exhaustive des crimes d’honneur depuis 1954
Les crimes d’honneur sont punis très sévèrement au Canada

(Alors que les deux profs de Concordia écrivent: « [D]es estimations récentes établissent à 12 ou 13 le nombre de «crimes d’honneur» perpétrés au Canada ces 10 dernières années. La comparaison entre ces chiffres ne sert qu’à singulariser les «crimes d’honneur», alors même qu’ils s’inscrivent dans le phénomène plus large de la violence faite aux femmes. »)

Marie-Pierre Robert donne une précision intéressante:

«Dans les 12 dernières années, il y a eu une augmentation significative des cas. Tandis que 3 cas ont été répertoriés entre 1954 et 1983, les crimes d’honneur ont fait au moins 12 victimes depuis 1999.»

« En travaillant avec les communautés, en mettant sur pied des ressources d’appui, en informant mieux les nouveaux arrivants, nous serons mieux à même de prévenir les crimes d’honneur que par la modification du Code criminel.»

(Si on a bien compris les deux profs, on ne voit vraiment pas de quelles communautés il s’agit.)