Mohamed Merah était une victime (du moins, selon Tariq Ramadan)

« Dans un texte consacré aux «enseignements de Toulouse», Ramadan présente Mohamed Merah, le tueur de Toulouse comme une victime. C’est la situation d’exclusion sociale et identitaire dans laquelle il se trouvait (et dans laquelle se trouveraient des millions de jeunes issus de l’immigration, précise-t-il) qui l’a amené dans une logique désespérée à se transformer en assassin. Je le cite pour éviter qu’on ne m’accuse de déformer sa pensée. »

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«Jeune, désorienté, il a tiré sur des repères qui avaient surtout la force et le sens de leur visibilité. Ni plus ni moins. Un pauvre garçon, coupable et à condamner, sans l’ombre d’un doute, même s’il fut lui-même la victime d’un ordre social qui l’avait déjà condamné, lui et des millions d’autres, à la marginalité, à la non reconnaissance de son statut de citoyen à égalité de droit et de chance».

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« Nous sommes ici au cœur du discours victimaire, qui fonctionne à l’inversion de la culpabilité. Ici, la victime est coupable et le coupable est  la vraie victime. Cette logique de disculpation est une expression du multiculturalisme le plus radical qui fonctionne à la culpabilisation à outrance de la société occidentale, toujours coupable du mal qu’on lui fait. Une fois qu’on l’a dépris de ses euphémismes, le message de Ramadan se comprend ainsi: d’une certaine manière, la France ne l’a-t-elle pas bien cherché? Si elle veut éviter que de telles tueries se répètent, elle devrait conséquemment s’engager dans une transformation politique radicale. (…)»

« Je constate que le supposé grand intellectuel qu’est Tariq Ramadan n’a pas eu la décence élémentaire  pour éviter la récupération de la tuerie de Toulouse dans le procès en racisme et en exclusion qu’il mène depuis plusieurs années contre la société occidentale. Pire: il a trouvé le moyen de retourner le massacre de Toulouse contre le pays qui vient d’en être victime. Il y aurait bien des manières de qualifier cette réflexion de Ramadan. Je me contenterai de dire qu’elle est odieuse. »