Ces derniers jours, j’ai suivi l’actualité de la révolte des Touaregs au Mali. (Je connais un peu l’histoire de ce pays, que j’ai brièvement visité en 2005.) Comme d’habitude, les journalistes ne font pas de recherche documentaire. Ils ne remontent pas très loin dans l’histoire du Mali, n’expliquent pas les origines de la rébellion. Les Touaregs passent au mieux pour des indépendantistes (mais on ne saisit pas pourquoi ils réclament l’indépendance de leur territoire), au pire pour des terroristes (influencés par des intégristes musulmans qui veulent imposer la charia).

Le site web de Radio-Canada par exemple, dans un article qui prétend faire le point sur la crise malienne , ne comporte aucune perspective historique.

Il suffirait pourtant au journaliste affecté à ce genre de topo de se lever de sa chaise.

Une petite recherche simple (consulter des atlas, encyclopédies et dictionnaires) permet d’apprendre que le désert du Sahara est partagé entre plusieurs pays : Algérie, Égypte, Libye, Maroc, Mali, Mauritanie, Niger, Soudan, Tchad, Tunisie. Les frontières de ces États ont souvent changé depuis la fin du XIXe siècle (avec la colonisation, la décolonisation et les nombreux conflits qui y furent associés), et elles ne respectent pas les découpages naturels, culturels, ethniques, etc. Les nomades du désert, comme les Touaregs, ont TOUJOURS voulu conserver leur autonomie. Ils ont TOUJOURS résisté aux frontières décrétées par les colonisateurs européens, puis à celles des nouveaux États africains indépendants. Au Mali, il y a eu plusieurs révoltes touaregs depuis l’indépendance (en 1960).

Pour faire une recherche simple, un journaliste doit se lever de sa chaise et consulter des ouvrages de référence. Mais combien de journalistes ont encore un dictionnaire Robert ou un atlas à portée de main ?

Le journaliste n’a pas le temps, le droit ou l’idée de lever le nez de son ordinateur ? Il peut consulter des dictionnaires, encyclopédies et ouvrages de référence via le portail de Bibliothèques et Archives nationales du Québec. Gratuit, mais il faut être abonné. Pour s’abonner, il faut se lever de sa chaise et se déplacer à Bibliothèques et Archives nationales du Québec.

Hé oui, se lever de sa chaise.