Mathieu Bock-Côté

On dit souvent que les hommes sont responsables du mauvais sort de la femme. Mais ici, il nous faut plaider, messieurs, collectivement non-coupables. Je ne connais personne, personne (sauf les pédophiles, mais ceux-là, ce sont des malades) qui s’excite pour une androgyne de 13 ans. Je ne connais personne qui s’imagine la beauté à partir de tels critères. D’ailleurs, le cinéma populaire confirme mon sentiment. Ici, c’est la loi du marché, il faut plaire aux hommes. Les standards de beauté ne sont d’un coup plus les mêmes. Lorsque nous parlons des belles femmes dans le cinéma américain, nous pensons à Angelina Jolie, à Jennifer Lopez, à Eva Mendes. En France, nous pensons à Sophie Marceau. Ou encore à la télé, à Laurence Ferrari. Avez-vous déjà entendu un de vos copains se pâmer devant Kate Moss? Avez-vous déjà bavés ensemble pour une ado maquillée comme une junkie? On parle de femmes-femmes, pas de femmes décharnées.