Le Nouvel Observateur

L’affaire DSK a révélé en France l’existence de l’addiction sexuelle. Les médecins spécialistes estiment qu’elle concerne 5% de la population.

Témoignages. 

« Ce n’est plus mon cerveau qui commandait, c’était ma bite. » Les termes sont crus. On pourrait en rire comme d’une blague graveleuse, mais l’homme qui se confie décrit une dépendance. Ce quadragénaire ne pensait “plus qu’au cul”. A “consommer”, partout, n’importe où, n’importe quand, avec n’importe qui. Des rencontres, parfois tarifées, souvent express, jusque dans les lieux les plus sordides. Il a été longuement interrogé par Florence Sandis dans le livre choc “les Sex Addicts”, cosigné avec le psychanalyste Jean-Benoît Dumonteix (Hors Collection, mai 2012).

L’ouvrage regroupe une dizaine de témoignages sidérants. Deux ans de travail, de multiples entretiens, d’inlassables recherches. A l’arrivée, le premier vrai livre sur le sujet. Sans jugement moral. Juste un constat : pour certains, le sexe est une drogue dure. Et cette dépendance rime avec souffrance. Comme le héros du film récent “Shame”, les accros ne sont pas des libertins ou des séducteurs mais des esclaves de leurs pulsions. Au plaisir succède la honte, voire le dégoût. «Pour eux, un rapport sexuel est comme un shoot, avec la même euphorie et la même descente », dit Florence Sandis. Le plus souvent ce sont des personnes totalement intégrées et leur dépendance est insoupçonnable, même pour leurs proches.

Le Kiosque a publié:

Les Anonymes

Deux millions de membres dans 150 pays, 55 000 groupes aux États-Unis seulement, soixante-seize ans d’existence, et on ne sait toujours pas comment ça marche. C’est le dernier des soucis des Alcooliques Anonymes. Comme d’ailleurs des mouvements qui s’en inspirent étroitement. Et ils sont nombreux, des Sexoliques Anonymes aux Cocaïnomanes Anonymes en passant par les Gamblers Anonymes et les Outremangeurs anonymes. Tous suivent les principes et les traditions de leur source commune d’inspiration, les Alcooliques Anonymes. Comme l’écrivait la revue American Heritage: «un héritage et un succès phénoménal pour un groupe sans argent, sans chef, sans structure, fondé il y a un demi-siècle par deux ivrognes dans la ville d’Akron en Ohio. »