Un article de Michèle Ouimet, dans La Presse

« Les avocats ont travaillé fort pour essayer de miner la crédibilité de Jacques Duchesneau. Pendant le contre-interrogatoire, il en a arraché. Il a été bombardé de questions sur des microdétails : le choix d’un mot dans son rapport, le libellé d’un paragraphe dans son mandat, une virgule dans son contrat.

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Graves, ces erreurs? Suffisantes pour miner la crédibilité de M. Duchesneau? Non.

L’équipe de Duchesneau a rencontré 500 personnes. En 18 mois, la quinzaine d’enquêteurs a abattu un travail colossal. Ils ont tracé le portrait de 200 entreprises, établi des liens parfois extrêmement complexes entre des entreprises, visité des chantiers, monté des dossiers et décrit les stratagèmes utilisés dans le monde de la construction pour contourner les règles et empocher illégalement des millions de dollars.

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Tout cela en 18 mois. Et Dieu sait que Jacques Duchesneau ne l’a pas eu facile. Une fois nommé, une fois les promesses de la ministre des Transports oubliées, il s’est retrouvé sans bureau, sans budget, sans pouvoir et sans ordinateur. Il a fallu qu’il se batte.

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Le rapport Duchesneau n’a pas été écrit sur le bord de la table. Les mots ont été scrutés, les affirmations soupesées et analysées. Quatre hauts fonctionnaires du ministère des Transports l’ont lu trois semaines avant que Duchesneau le remette au ministre. Ils ont décortiqué chaque mot, chaque paragraphe et demandé des correctifs.

Parmi ces quatre fonctionnaires, la sous-ministre adjointe, la responsable des enquêtes internes et la vérificatrice. Sans oublier le chef de cabinet et le sous-ministre qui l’ont lu. Tous ont donné leur feu vert, une fois les correctifs apportés.

Alors oui, le rapport est crédible. Et c’est grâce à l’acharnement de Jacques Duchesneau.

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Que l’avocat du gouvernement lance de telles accusations, je pourrais comprendre, mais le Parti québécois qui est un allié objectif de Jacques Duchesneau et qui a harcelé Jean Charest pendant deux ans pour qu’il crée une commission d’enquête?»

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Aussi, à l’émission de Benoît Dutrizac, une entrevue avec Jacques Duchesneau, ancien chef de l’UAC.  (32:19)

PRIMEUR : Jacques Duchesneau est avec nous… Gérald Tremblay a refusé son aide en 2009. Croit-il que le gouvernement l’a laissé tomber? Il faut faire confiance à la Commission Charbonneau.