“Le Canard enchaîné” – mercredi 22 août 2012 – page 5 ( non disponible sur Internet)

 

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On applaudirait des deux mains s’il n’y avait cette étude récemment publiée dans la revue scientifique “Environmental Pollution”. Des chercheurs du département de botanique et d’écologie de l’université technique de Berlin ont analysé la composition de de 28 potagers urbains plantés sur les toits dans la capitale allemande. Le résultat n’est pas piqué de vers. Les légumes sont fortement contaminés aux métaux lourds, au point que leur consommation peut présenter un risque significatif pour la santé, expliquent en substance les auteurs.

 

La faute à la pollution auto. Moins l’immeuble est haut et plus le nombre de voitures qui roulent en bas est important, plus la récolte est polluée. Avec une prime pour les feuillus comme le cresson ou le chou.

 

Les scientifiques ont poussé le vice jusqu’à comparer la contamination des légumes cultivés sur le toit à celle des mêmes vendus en grandes surfaces. Ce qui donne en moyenne des carottes avec 4,7 fois plus de plomb, 3,2 fois plus de cadmium, du thym avec 3 fois plus de cuivre, les betteraves affichent 6,1 fois plus de zinc, 5,3 fois plus de plomb et 2,1 fois plus de cuivre, le basilic 4,4 fois plus de chrome et la tomate urbaine 11 fois plus de cadmium. Rien que pour le plomb, 52% des échantillons cueillis sur les toits dépassent les limites fixées par l’Union européenne.

 

Et les chercheurs d’en conclure : “Les bénéfices pour la santé des produits issus de l’horticulture urbaine sont contestables.” C’est pas de pot…