Linda Hirshman
Harper: 444 pp.,
(Bibliothèque de Westmount)
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Il y a un demi-siècle, les homosexuels avaient leurs étiquettes bien accrochés: pour les Églises, toutes les Églises, des pécheurs; pour 49 États américains, des criminels; pour les psychiatres, des fous; pour le Département d’État, des subversifs.
 
En 1969, au bar de Stonewall à New York, ils se sont révoltés. Quarante ans plus tard, le mariage gay était légal dans l’État de New York et l’Empire State Building était illuminé aux couleurs de l’arc-en-ciel, le symbole des gais. Les psys ont enlevé l’homosexualité de leur liste de problèmes mentaux etc.
 
L’auteure s’est demandé tout bonnement comment cette petite minorité méprisée et aux marges de la société a-t-elle fait pour faire reconnaître leurs droits en si peu de temps. Sa plongée dans cette histoire est rien moins que fascinante, en commençant par l’organisateur du premier groupe d’activistes, un communiste travesti.
 
La recherche est impeccable, l’auteure a parlé avec tout ceux qui ont eu un rôle dans cette lutte, affrontant les flics, les lois, leurs employeurs etc.
 
En plus, le style est enlevé et souvent grinçant: “By the time the Army fired Kameny in 1957, other sections of the federal government (…) had logged several years of discharging a homosexual a week, without provoking a murmur from the ruined ex-bureaucrats, unless you count the occasional sound of gunshots to the temple”.
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