Alberto Granado et Ernesto Guevara (1948)

La Revue du Praticien

Si la renommée de Che Guevara (1928-1967) résiste si bien au temps, malgré toutes les désillusions associées aux combats qui furent les siens, c’est bien sûr en raison de son exceptionnelle personnalité, laquelle fut probablement façonnée par une autre lutte, celle que, en tant que médecin, il mena contre la maladie. Une figure du soignant qui double souvent celle du révolutionnaire, comme le montre l’auteur de cette chaleureuse enquête. La première maladie que le jeune Argentin affronta fut d’abord la sienne, un asthme handicapant qui lui imposa de se dépasser physiquement. Étudiant en médecine, il alla rejoindre, en 1950, son ami Alberto Granado qui se dévouait aux soins des lépreux dans un établissement très isolé, à 200km de Cordoba au centre-nord de l’Argentine. Plus tard, en 1952, les deux hommes entreprirent un voyage de 8 mois sur une vieille moto pour traverser l’Amérique du Sud, un périple au cours duquel ils visitèrent de nombreuses léproseries et prirent conscience des conditions d’existence très précaires des populations qu’ils rencontraient (cette expédition est le sujet du film Carnets de voyage réalisé en 2004 par le cinéaste argentin Walter Salles). Un des points d’orgue du voyage…