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Le cours d’histoire, c’est celui où il y a le plus grand nombre de drogués. Et ils s’expriment.

« La civilisation grecque… osti que ça va être plate. »

La prof a répondu : «  Tu veux que je fasse ça autrement que par un cours magistral ? Tu veux que je te demande ce que tu penses de la civilisation grecque, comment tu te sens par rapport à ça ? » Je l’ai admirée.

Il me reste seulement un examen, et j’ai terminé le cours. Mais si cet examen est comme tous les autres, étudier serait une vraie perte d’énergie.

Ce modèle d’examen, qui sert depuis le début de la session à mettre un chiffre dans notre « relevé de notes » (je crois que le mot bulletin n’existe plus), c’est une feuille recto-verso. Le recto est divisé en deux parties égales : la première, c’est une colonne de mots, qu’on doit rattacher à des définitions dont nous avons la liste plus haut. Mais attention : il y a plus de définitions que de mots. « Il est l’auteur d’Ulysse. » On passe les mots : état, nation, citoyen, Mycénienne… Ah tiens, « Homère ». C’est un nom propre, non ?

La deuxième moitié de la feuille, c’est des questions dont la réponse tient en une phrase. « Face à la pénurie de main-d’œuvre dans les colonies, quel moyen ont utilisé les colonisateurs pour exploiter les mines ? » Réponse : l’esclavagisme. Le verso, c’est une « question à développement ». Il faut aligner plusieurs phrases de suite. Type de questions : qu’est-ce que l’humanisme ? Dans le programme général, on parle de l’humanisme en philosophie et en littérature. Je n’ai pas eu à étudier énormément pour que le concept rentre. En fait, je dois passer une minuscule heure de ma vie à étudier pour chacun de ces examens, mais comme, malgré tout, ma classe réussit à avoir des notes pourries, j’ai l’allure d’un génie.

Quand je raconte ça à des étudiants en histoire à l’université, ils ont envie de m’étriper. « Tu vas à quel cégep, toi ? » Je vais à un cégep merveilleux qui regonfle la confiance en soi.