Photo : Marie Santerre-Baillargeon
Photo : Marie Santerre-Baillargeon

Le Devoir

Dans Turbulences, Baillargeon se livre à un bilan très critique de la réforme de l’éducation lancée en 1999. Dans Légendes pédagogiques, il critique plus en détail certains de ses fondements. On a dit que les compétences devaient prévaloir sur les connaissances. Or, insiste Baillargeon, la vérité est « qu’il faut du savoir pour apprendre » et qu’un riche bagage de connaissances générales et un vocabulaire étendu« sont d’indispensables préalables au développement des capacités intellectuelles et constituent un des meilleurs garants de la réussite scolaire ».

(…)  On a dit que la pédagogie de la découverte ou par projets était la seule qui était vraiment efficace. Or, la méthode de l’instruction directe, dans laquelle l’enseignant enseigne au sens traditionnel, est la seule qui a fait ses preuves. On a dit qu’existaient des intelligences multiples qui s’accompagnaient de styles d’apprentissage divers (visuel-auditif-kinesthésique) dont il fallait tenir compte. Tristes sornettes, démontre Baillargeon, en s’appuyant, comme il le fait toujours, sur la recherche.

 

(…) La leçon de tout cela, résumée dans Turbulences,est claire : le progressisme politique « est desservi par un progressisme pédagogique autoproclamé » qui ne bénéficie à personne, surtout pas aux enfants défavorisés. L’école québécoise, clame Normand Baillargeon, devrait cesser ses douteuses expérimentations, se fonder sur la recherche fiable et renouer avec la grande tradition pédagogico-philosophique. Salutaire, le marteau de Baillargeon ébranle et éclaire.