Par Patrick Georges | Agence QMI

20140605-123740-g
Crédit photo : archives TVA Nouvelles

La Direction de santé publique de Montréal enquête actuellement sur 28 cas d’intoxications sévères, dont 15 décès survenus depuis un mois, soit trois fois plus qu’à l’habitude.

Plusieurs cas ont été rapportés chez les consommateurs occasionnels de drogue comme l’héroïne, la cocaïne ou des comprimés contrefaits, a indiqué le directeur de santé publique, Dr Richard Massé, jeudi matin.

La présence de produits dangereux dans les drogues, qui deviennent de plus en plus pures, serait en cause.

…..

Le kiosque a publié

Petite histoire de la guerre contre les drogues

Extrait:

La dangereuse ignorance

Anslinger a toujours dit: « La plupart des jeunes acquièrent ces mauvaises habitudes non pas à cause de l’ignorance, mais parce qu’ils en savent trop ». En 1955, leComité spécial du Sénat sur le trafic de stupéfiants au Canada avait rejeté l’idée de campagnes nationales d’éducation auprès de la population en général et des adolescents en particuliers, parce qu’ils : «  peuvent éveiller une curiosité indue chez les jeunes. »

En 1972, la criminologue Marie-Andrée Bertrand de la commission Le Dain insistait sur la nécessité d’une meilleure information sur les drogues. Quelques décennies plus tard, PBS a demandé à Robert Stutman, ex-responsable du DEA pour la ville de New York, ce qui serait efficace dans la lutte contre les drogues: « Des études ont montré que si on donne à chaque enfant américain, en commençant à la maternelle, des leçons obligatoires, sérieuses sur l’abus des drogues, 15% de moins vont expérimenter les drogues lorsqu’ils entrent en 10e année. Ça ne fait pas gagner la partie, parce qu’il est impossible d’empêcher tout le monde de prendre des drogues, mais l’effet est plus notable que tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant. »

Un auteur a fait la comparaison avec les grossesses non désirées. Malgré l’éducation sexuelle dans toutes les classes et les contraceptifs disponibles partout, des filles tombent encore enceintes. Mais il y en a moins.

Depuis la première incision de la capsule verte du pavot, des individus ont pris des drogues, qu’elles soient interdites ou non, pour toutes sortes de raisons: pour échapper à la douleur, aux  fardeaux de la vie, pour l’aventure, pour s’amuser. Donnant l’exemple de la cocaïne, Dominic Streatfeild écrivait:

« À la racine du problème de la cocaïne est le fait que les gens prennent des drogues pour agacer leur cerveau (to mess with their brains), parce que c’est amusant. » Cocaine: An Unauthorized Biography p. 489

Ça ne changera pas demain, ni après-demain.