Par Philippe Vaillancourt, Crayon et goupillon

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(….) Et comme nul n’est prophète en son pays, Raymond Gravel s’est parfois senti exilé au sein de l’Église. Rares sont les catholiques qui n’ont pas d’opinion sur l’homme : un ange pour certains, un fou pour d’autres. À vrai dire, il a souvent été au cœur de l’expression de tensions moins éclatantes, mais bien présentes au sein de l’Église catholique canadienne.

On pourrait certes affirmer qu’il se plaçait souvent en porte à faux vis-à-vis les autorités magistérielles. C’est vrai en partie. Rome l’avait à l’œil. Il a souvent pu compter sur l’appui de son évêque, Mgr Gilles Lussier, à Joliette. Ce dernier a reçu, au fil des années, plusieurs messages fielleux visant le prêtre-vedette. Plusieurs de ces messages en provenance de sites internet catholiques anglophones insinuaient qu’il ne remplissait pas son rôle d’évêque en laissant vagabonder un tel personnage sur les territoires dont il avait la charge. Les internautes étaient invités à communiquer directement avec le diocèse de Joliette pour faire part de leur mécontentement. L’objectif : faire taire ce «pseudo-catholique» chouchouté par les médias gauchos du Québec…

Raymond Gravel a en effet été au cœur d’une guerre le mettant aux prises à des factions très conservatrices au sein de l’Église canadienne. Plusieurs sites internet et blogues s’en prenaient ouvertement à lui, lui reprochant de s’écarter de la doctrine catholique et l’accusant de ne pas être suffisamment fidèle envers le magistère. L’affaire a dégénéré au point où l’abbé Gravel a entrepris une poursuite pour diffamation contre LifeSiteNews et Campagne Québec-Vie, deux sites pro-vie dont le militantisme déborde largement les frontières du Québec et du Canada. Le prêtre avait évoqué publiquement cette affaire en disant être la cible d’une «chasse aux sorcières» et qu’il était «dégoûté et écœuré» de l’attitude de ces catholiques.