Article de Tel Quel, hebdomadaire marocain

Forcée d’épouser son violeur un an auparavant, une jeune Marrakechie de 17 ans a été défigurée par ce dernier pour avoir demandé le divorce. Même si le mariage ne protège plus le violeur face à la justice, les mariages précoces et la question de l’honneur l’emportent encore sur le droits des femmes.

Dans le même hebdo: Vidéo: Elle rencontre 300 harceleurs de rue en 10h à Casablanca

La rue, territoire hostile pour les femmes ? On s’en doutait, mais on en a désormais la preuve avec la vidéo en caméra cachée réalisée par Casacity.com sur les boulevards de Casablanca. Le concept, tiré de la performance américaine de l’association Hollaback!, qui a filmé la marche 10h durant de l’actrice Shoshana B. Roberts dans les rues de New York, a particulièrement bien fonctionné dans les rues casablancaises.

La jeune femme, habillée d’un pantalon rose et d’un T-shirt noir, croise le chemin de pas moins de 300 harceleurs de rue en 10h de marche, et se fait copieusement héler avec des intonations libidineuses à souhait. Moment fort de la vidéo : un homme habillé d’un costume, la cinquantaine, qui la suivant depuis 5 minutes, parvient à coller sa main au fessier de sa proie, avant de présenter d’hypocrites excuses.

 

Rappel

Réjean Parent, ex-boss de la CSQ en visite au Maroc

(…) Il y a effectivement d’importantes législations qui sont venues donner des droits aux femmes, mais l’exercice de ceux- ci n’est pas toujours sans péril et les mentalités évoluent moins rapidement que les lois. Les femmes subissent donc encore les affres du machisme ou de la domination familiale. Il n’est pas rare de voir des jeunes femmes de 17 ou 18 ans assumer la charge de leur famille, c’est-à-dire, le père, la mère, les soeurs et les frères dès qu’elles ont un emploi. Elles ont droit de divorcer, mais elles ont souvent besoin d’assistance pour le faire, car elles sont battues par leur mari ou subissent de la pression de leur entourage.

Je regarde leur situation avec un oeil arabe, comme le dirait ma conjointe, mais elle n’en demeure pas moins précaire par rapport à nous. Mais ma Pauline a le don de me clouer le bec en me rappelant les centres de femmes battues qui existent au Québec. Il faut donc avoir de la prudence quand on crache en l’air.”