Capture d’écran 2015-02-09 à 09.00.06Lu dans le Canard enchaîné N° 4919 du 4 février 2015 (non disponible sur le web)

« Les produits laitiers sont nos amis pour la vie. » L’industrie laitière va devoir modérer son enthousiasme. Une récente étude vient de torpiller son discours publicitaire sur les effets magiques du lait sur la santé chez les adultes.

Pendant vingt ans, les chercheurs de l’université de médecine d’Uppsala, en Suède, ont suivi 106 772 Suédois de 39 à 79 ans amateurs de lait. Leurs résultats, publiés dans la grande revue médicale le British Medical Journal, laissent pantois. Plus on boit de lait, plus le risque de mortalité grimpe ! Les scientifiques ont ainsi découvert que les femmes qui buvaient quotidiennement trois verres de lait ou plus affichaient un taux de mortalité 90 % plus élevé que celles qui ne dépassaient jamais un verre par jour.

Pour expliquer cette « hécatombe », les auteurs de l’étude pointent du doigt le lactose. Ce glucide, présent dans le lait de vache, se transforme dans l’intestin en D-galactose, un sous-produit dont des expériences menées chez la souris ont montré qu’il avait une fâcheuse tendance à accentuer l’inflammation des tissus et à accélérer le vieillissement des cellules. Deux phénomènes qui favorisent chez l’homme les cancers et les maladies cardio-vasculaires. Les soupçons sur le galactose sont d’autant plus forts que le fait de mettre au menu des yaourts, du fromage ou du lait fermenté, dépourvus, eux, de ladite substance, n’a aucun impact sur le taux de mortalité.

Autre chose : depuis des années, l’industrie laitière en fait des litres sur le thème : boire du lait, c’est bon contre l’ostéoporose grâce au calcium, qui fortifie les os. Or, d’après les travaux des médecins suédois, non seulement s’abreuver de lait n’améliore pas d’un iota la densité osseuse des femmes ménopausées, mais cela accroît le risque de fractures… À partir de trois verres de lait par jour, la probabilité de se fracturer la hanche monte de 60 % ! Sans que l’on comprenne d’ailleurs vraiment pourquoi, les pays où l’on est le plus accro au lait affichent les plus hauts taux d’ostéoporose et de fractures qui vont avec.

En conclusion, les chercheurs suggèrent de modifier fissa les recommandations des autorités sanitaires visant à faire boire du lait aux adultes. Ça s’arrose, hips !