1b383a4f-7b75-4997-bb27-5897c4daac31_ORIGINALMarie-Claude Ducas

Journal de Montréal

Ainsi, on voit dans le film à quel point les sourds sont insultés, quand on parle d’eux en les qualifiant d’« handicapés ». Car, non seulement les Sourds ne se considèrent pas comme des handicapés, mais en plus, pour beaucoup d’entre eux, le fait d’être sourd est une identité, dont ils sont fiers. Pour la plupart des entendants, l’idée est proprement renversante. Mais c’est vrai. Parce que, d’une part, les sourds n’ont pas si souvent besoin d’aide: on peut proposer de l’aide à un aveugle, à quelqu’un en fauteuil roulant, rarement à un sourd; ils peuvent se suffire à eux-mêmes. Non seulement cela, mais en plus, au milieu d’un groupe de sourds, c’est l’entendant qui finit par se sentir anormal…

(…)

Pour ma part, je me souviens à quel point je m’étais sentie perdue quand, pour les besoins de mon reportage, j’avais débarqué, une soirée, au milieu d’une réunion de sourds. Tout le monde discutait avec animation… en langage des signes. Je ne comprenais strictement rien à ce qui se passait. Et c’était alors moi qui me sentais handicapée.