Par Lysiane Gagnon dans La Presse+

La ministre de la Justice vient de dévoiler les amendements qu’elle entend apporter au projet de loi 59 – un projet qui, sous prétexte de lutter contre la « radicalisation », nous prépare un régime de terreur intellectuelle, avec ses dispositions concernant les « discours haineux ».

On à peine à croire qu’après une commission parlementaire houleuse et des critiques tous azimuts, le gouvernement n’ait non seulement pas encore mesuré la portée liberticide de ce projet, mais qu’il ose soumettre à la population des amendements aussi risibles.

Avec cette loi, tous ceux qui expriment des opinions le moindrement controversées seront le gibier à abattre, et une vague d’autocensure recouvrira le Québec, ce Québec déjà si frileux devant les débats d’idées.

Ce projet de loi indigne d’une démocratie est, on le sait, une fleur lancée aux Charkaoui de ce monde pour les consoler, les pauvres, de se voir encadrés par des mesures contenues ailleurs dans le projet et qui entendent prévenir la radicalisation des jeunes musulmans.