Radio-Canada

Le Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement (SPGQ) n’est toujours pas parvenu à une entente avec Québec et devant cette impasse, il a reconduit un mandat de grève qui sera en vigueur après le congé des fêtes.

Vendredi dernier, le gouvernement Couillard a conclu une entente de principe avec le Front commun intersyndical, qui représente environ 400 000 des 550 000 employés de l’État. Mardi matin, c’est la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) qui a annoncé une entente de principe sur les salaires pour les infirmières, qui s’ajoute à l’accord à la table sectorielle.

Or, le SPGQ, représentant plus de 17 000 employés, a constaté qu’il n’y avait actuellement « aucune entente acceptable », déplorant « l’absence de considération » pour ses membres.

C’est pour cette raison que le syndicat a reconduit un mandat de grève pour le soir, la nuit et la fin de semaine qui sera en vigueur à partir du 5 janvier, à minuit – et qui sera d’une durée indéterminée.

Le mandat de grève précédent était valide du 27 novembre jusqu’au mardi 22 décembre. Le syndicat reconnaît que les effets de la grève sont « moins spectaculaires » que les actions du Front commun, mais il note que le débrayage a tout de même eu des conséquences importantes, bien que plus subtiles.

Les agents de communication du gouvernement ne répondent plus aux médias à ces moments et plusieurs réunions et projets ont été reportés.

« Des déplacements à l’étranger ont dû être reportés ou annulés. Plusieurs membres du SPGQ ont même indiqué que la grève affectait les demandes provenant des cabinets ministériels. Ces exemples viennent donc prouver que ce moyen de pression a généré plusieurs complications organisationnelles pour l’employeur », a remarqué le président du SPGQ, Richard Perron.

Le SPGQ compte parmi ses membres des experts de plusieurs domaines travaillant notamment à Revenu Québec, en santé et dans le secteur de l’enseignement supérieur.

Maintenant, le communiqué de presse :

QUÉBEC, le 22 déc. 2015 /CNW Telbec/ – Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) vient de reconduire un mandat de grève de soir, de nuit et de fin de semaine, et ce, dès le 5 janvier à compter de minuit. Sans résultat à la table de négociation permettant de présenter une entente acceptable aux quelque 17 000 membres de l’unité fonction publique du SPGQ, ce mandat de grève à durée indéterminée sera utilisé tous les jours, de minuit à 6 h 59 et de 18 h 31 à minuit, ainsi que les samedis et les dimanches. Il succède ainsi à un premier mandat tenu du 27 novembre au 22 décembre 2015.

« Tandis que les médecins bénéficient du miracle de la Grande-Allée avec des augmentations de salaire de 87 % en 10 ans, le gouvernement fait mine d’ignorer l’importance de ses experts qui, notamment, veillent à la qualité de l’eau, de l’air, de la terre, des aliments, des travaux publics, des finances publiques et des routes. Avec leurs énormes responsabilités, nos membres sont outrés par l’absence de considération à leur endroit », s’indigne Richard Perron, président du SPGQ.

Bien que les effets de ce mandat soient moins visibles ou spectaculaires que ceux des grèves du Front commun, ils n’en demeurent pas moins importants. En effet, tous les ministères et organismes ainsi que de nombreux ministres dépendent du personnel professionnel dont les tâches sont fréquemment réalisées les soirs et les fins de semaine.

Parmi les effets de la grève du SPGQ, mentionnons que plusieurs implantations informatiques ont été reportées en janvier. De leur côté, les agents d’information ont cessé d’être disponibles jour et nuit, entendu qu’ils ne répondent plus aux demandes médiatiques durant les heures de grève. Aussi, des réunions ont été ajournées ou écourtées afin de respecter le mandat du SPGQ.

« Par ailleurs, des déplacements à l’étranger ont dû être reportés ou annulés. Plusieurs membres du SPGQ ont même indiqué que la grève affectait les demandes provenant des cabinets ministériels. Ces exemples viennent donc prouver que ce moyen de pression a généré plusieurs complications organisationnelles pour l’employeur », ajoute le président du SPGQ.

Pour l’instant, aucune entente de principe n’est intervenue pour le renouvellement de la convention collective de l’unité fonction publique du SPGQ. L’entente de principe conclue récemment entre le Front commun et le Conseil du trésor ne concerne pas directement le personnel professionnel du SPGQ.

Rappelons que le 12 novembre, les membres du SPGQ ont entériné un mandat de grève historique à la suite d’une tournée de vote tenue du 13 octobre au 9 novembre à travers le Québec. Le taux de participation des membres a été de 69 % — du jamais vu depuis 30 ans au SPGQ — et le vote pour la grève a recueilli une adhésion de 75,8 %.

À propos du SPGQ
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente plus de 24 350 experts, dont environ 17 330 dans la fonction publique, 4 520 à Revenu Québec et 2 500 en santé, en enseignement supérieur et dans les sociétés d’État.