Après un an de recherches, lectures, réflexions et questionnements, Lyne Laroche, trente années d’expérience, lance «Une infirmière en colère», un essai sur le système de santé au Québec.

Lyne Laroche
Lyne Laroche

Extraits de «Une infirmière en colère»

– À propos de la multiplication des acronymes: «Monsieur le ministre Barrette, je vous mets au défi de nommer à quoi correspondent 10 % des sigles et acronymes de votre ministère.»

– À propos du travail dans le secteur privé: «De plus en plus d’infirmières quittent le système hospitalier car elles veulent les avantages offerts par les agences de placement: meilleur salaire, choix de l’horaire, etc.»

– À propos du stress extrême: «Ironiquement, quelques fois, ce sont nos propres patients qui nous remontent le moral quand ils nous voient courir dans la salle d’observation.»

– À propos des primes de rendement: «Les vacances ou les absences ne sont pas remplacées d’avance. Ainsi, le gestionnaire économisera, le jour venu, s’il y a peu de patients présents. Et si les patients sont plus nombreux que prévu, il économisera quand même, car il n’y aura pas de personnel pour combler les besoins!»

À ses yeux, toute réforme digne de ce nom doit nécessairement passer par une diminution du nombre de cadres de l’ordre de 20 % et une augmentation du personnel dans les mêmes proportions.

Mme Laroche soutient également que tous les intervenants du réseau, y compris les gestionnaires et les fonctionnaires, devraient être tenus légalement responsables de leurs décisions.

« Depuis les fusions, le nombre de gestionnaires a augmenté de 10 %. Les paliers de décision, ça n’en finit plus! Quand on est sur le plancher et qu’on a besoin de quelque chose, ou qu’on a une idée qui pourrait bénéficier à l’urgence, ça prend trois mois pour faire le tour des différents paliers. Chaque personne en poste veut être utilisée, user de son pouvoir, être entendue. Alors, à l’occasion, il y a un peu de rétention d’information pour que le retour d’ascenseur passe par la bonne personne.»

«Être infirmière, c’est le plus beau métier du monde. Encore faut-il avoir le temps de se parler quand on travaille et, surtout, avoir le temps de communiquer avec nos patients», insiste-t-elle.