Mathieu Bock-Côté — Traditionnellement, la vocation de l’immigré était de prendre le pli de la société d’accueil, (…)

Désormais, c’est la société d’accueil qui doit transformer ses institutions et sa culture afin de s’adapter à la diversité. (…) Ce qui était autrefois considéré comme la culture nationale n’est plus qu’une culture parmi d’autres, (…) En fait, cette culture nationale ne conserve qu’un seul privilège, tout négatif, celui de faire pénitence pour avoir supposément persécuté les minorités. Afin d’expier ses péchés d’hier, la culture nationale doit par conséquent travailler à sa propre déconstruction.

(…)
Ajoutons que, puisqu’il n’y a plus de culture nationale et que toutes les cultures peuvent cohabiter librement, le multiculturalisme encourage l’immigration massive, prétendant que celle-ci ne provoquera jamais de tensions. Jusqu’à ce que se pointe cette chose inattendue qui est le réel… (…) Mentionnons encore qu’afin de préserver les tabous de chaque communauté, de respecter sa définition du blasphème, on réduit la liberté d’expression. On a tendance à vouloir corseter la parole publique et à voir derrière n’importe quelle critique de la « diversité » un appel à la discrimination qu’on voudra censurer. Notre société, en dernière instance, voit la liberté régresser.

Sur le site de Pour une école libre au Québec: « Le multiculturalisme fragmente la société : c’est le contraire du prétendu vivre-ensemble »

bock-cotéLe multiculturalisme comme religion politique,
Mathieu Bock-Côté,
paru aux éditions du Cerf,
à Paris,
368 pages