Question perfide de l’historien Robert Service :

Les cultures devraient-elles être toutes placées sur le même pied d’égalité?

Oui.

C’est donc une bonne chose de promouvoir l’idée qu’elles devraient toutes être sur le même pied d’égalité?

Évidemment.

Donc, une culture qui favorise une telle idée est supérieure à une autre qui ne le fait pas, du moins à cet égard?


La formation des profs

Enseigner au Québec

Normand Baillargeon
VLB éditeur, 2016
(…) Parce que les conditions d’accès aux programmes de formation universitaire en enseignement sont si peu exigeantes ( car c’est en effet le cas ) qu’elles en font l’une des rares portes d’entrée à l’université qu’une cote R peu reluisante permettra de franchir.
(…)
“Je serais malhonnête si, pour finir, je ne soulevais pas une question délicate et qui me tarabuste dans tout ce dossier. La voici. Dans les études sur le décrochage et le malaise des enseignants, on évoque trop rarement la possibilité que la formation qu’ils ont reçus soit l’une des causes des hauts taux d’abandon du métier.

Tania Longpré, enseignante en francisation des immigrants depuis 2007
En Ontario, ainsi que dans les autres provinces canadiennes, on exige d’abord un baccalauréat de formation générale (langues, arts, mathématiques, éducation physique, informatique, science, musique, etc.) ou technique (construction, soins infirmiers, etc.). À ces trois années d’université, les futurs maîtres devront ajouter une année d’études en enseignement, ce qui donne quatre ans d’études universitaires, comme ici. […] (p. 41)
Il existe un autre secteur de l’enseignement dont on parle peu : la formation professionnelle au secondaire, soit l’attestation d’études professionnelles (AEP) et le diplôme d’études professionnelles (DEP). Est-ce qu’un baccalauréat en enseignement est vraiment nécessaire pour enseigner aux étudiants qui suivent ce type de formation professionnelle? Présentement, un fleuriste voulant enseigner la fleuristerie doit s’inscrire à un baccalauréat à l’université pendant qu’il enseigne sa spécialité à ceux qui veulent l’exercer dans l’avenir. Même chose pour un plombier qui désire enseigner la plomberie aux élèves des DEP, ou au boucher qui veut enseigner son métier aux aspirants bouchers. Vaut-il vraiment la peine d’exiger d’eux un baccalauréat en enseignement de quatre ans? […] (p. 42)
En résumé, la formation des maîtres à tous les niveaux – que ce soit au préscolaire, au primaire, au secondaire ou à l’éducation des adultes – est à revoir de fond en comble. […] (p. 44)