PARÉ, Jean. Journal de l’An I du troisième millénaire, Les éditions du Boréal, 2002,
p.87-88-89
C’est là le résultat du scrutin proportionnel. Il tient plus du sondage en grandeur réelle que de l’élection. Il reflète l’opinion avec précision, mais donne un pouvoir disproportionné aux particules extrémistes dont on ne peut se passer, un pouvoir de blocage et de chantage.Mais pas un éditorialiste ne profite de l’occasion pour souligner les effets pervers de la sempiternelle tarte à la crème qu’est l’idée de la réforme électorale par la représentation  proportionnelle. […] C’est aussi bien car, si réel que soit le problème, le remède serait pire. Le scrutin proportionnel favorise l’éclatement des partis et la multiplication des factions. Il est même essentiel à l’existence des partis radicaux ou extrémistes, spécialités des pays où il sévit. Mitterrand s’en est servi pour créer le Front national et le mettre dans le chemin de la droite libérale. On objecte qu’il ne reste plus  que l’Angleterre, les États-Unis, le Canada et, dans une certaine mesure, la France à rejeter la proportionnelle. Disons que cela fait pas mal de monde dans le monde des démocraties qui fonctionnent bien!
Le scrutin proportionnel comporte un autre vice dont on ne parle guère et qui me semble plus grave encore. Il bétonne le pouvoir des appareils, permettant aux partis d’imposer à la Chambre de purs apparatchiks ni élus ni éligibles et d’y faire entrer par la porte arrière des candidats défaits. Et ce qui est le comble du mensonge, c’est qu’il conduit les partis à conclure alliances et coalitions nauséabondes après l’élection plutôt qu’avant.
On confond sondage et élection. La démocratie consiste bien sûr à choisir un gouvernement, mais surtout à s’en débarrasser sans devoir recourir à la force. Avec la proportionnelle, un parti le moindrement pas trop con parvient à rester au pouvoir éternellement.  […] Dans l’arsenal des démocraties et des constitutions, il y a mieux que la proportionnelle, qui aboutit presque toujours à la confiscation du pouvoir par une classe de manœuvriers professionnels résistant à tous les aléas électoraux. Au moins faudrait-il interdire l’accès au Parlement à tout candidat défait qui n’aurait pas d’abord réussi à obtenir, dans une circonscription de 40% à 45% des voix.

Dans la série: Claque les bretelles

L’Autr’ journal
, février 2012.
« Considérant que la littérature québécoise est notre littérature ; reconnue internationalement comme l’une des littératures d’avant-garde dans le monde, lue, publiée, coéditée, traduite, vendue, étudiée, commentée, analysée dans de nombreux pays à travers le monde » Bernard Pozier »

Amir Khadir
« De toute façon, que feraient les gens avec 1000 $ de plus par année dans leurs poches ? Ils dépenseraient cet argent dans des achats futiles, comme des montres dernier cri. »

Extrait de la chronique Quand la gauche méprise le peuple (Lise Ravary)