Entrevue avec le spécialiste  Stéphane Berthomet dont le dernier ouvrage s’intitule : « La fabrique du djihad. Radicalisation et terrorisme au Canada », Édition Édito, Québec 2015.

Diriez-vous qu’il existe un «djihad juridique» – le fait de traîner en justice quiconque critiquerait l’islamisme – comme certains le pensent, par exemple, au sujet du procès intenté récemment à l’essayiste québécoise Djemila Benhabib?
Je ne commenterai pas ce cas en particulier. D’une façon plus générale, on a déjà pu constater comme ces groupes intégristes « testent » les limites de nos systèmes juridiques et n’hésitent pas quand ils le peuvent à tenter de se glisser dans les failles du système. Leur objectif n’est pas seulement de repousser les limites de la démocratie ou d’essayer d’imposer une vision politico-religieuse de la société, il est aussi de faire pression sur les musulmans qui vivent au pays. L’enjeu est ici de savoir comment nous pouvons repousser les tentatives extrémistes ou intégristes sans stigmatiser les musulmans qui vivent au Canada. Je voudrais dire à ce sujet que beaucoup de musulmans qui sont venus au pays l’ont fait pour fuir la violence islamiste et qu’ils sont donc tout à fait conscients des dangers de ces dérives radicales dont ils sont les premiers à avoir souffert dans leurs pays d’origine. Peut-être devrions-nous essayer de les associer un peu plus à cette lutte sociale que nous devons mener contre une idéologie radicale et rétrograde.

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