Le Nunavik, c’est 14 villages disséminés sur un territoire grand comme l’Espagne. Ses 18 000 habitants étant surtout des jeunes, on s’attendrait à ce que l’éducation y occupe une place importante. Or, Nicolas Bertrand a constaté tout le contraire quand il a vécu deux ans à Kangirsuk, dans la baie d’Ungava. Le taux d’absentéisme y est très élevé, tant du côté des élèves que des profs. Ces derniers, venus du Sud, ont peu d’expérience, ne parlent pas l’inuktitut et se mêlent rarement aux autochtones. La plupart repartent, découragés, après deux ans. Ce clivage culturel entre élèves et enseignants est renforcé par un climat de méfiance hérité des pensionnats : le taux de décrochage atteint 80 %, celui de diplomation ne dépasse pas 17 %. Bien que l’inuktitut soit la langue d’enseignement durant les trois premières années, le programme d’éducation traditionnelle, essentiel pour assurer les compétences de survie dans la toundra, est quasi inexistant. L’auteur analyse quelques pistes qui pourraient expliquer l’échec scolaire au Nunavik, et fait des suggestions de réforme — à considérer avant que le Québec perde complètement le Nord.

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