Boycott d’Israël : voix dissonantes
Pour le haut clergé syndical du Québec, la cause est entendue: il faut boycotter Israël. Ceux qui ne se prosternent pas automatiquement devant les bouffées de chaleur de Claudette Carbonneau, Réjean Parent, Donald Cameron et autres liront avec intérêt ce texte d’Uri Avnery qui s’oppose au boycott. Or, Avnery est loin d’être le premier venu de la politique israélienne.
Figure singulière de la scène politique et médiatique israélienne depuis déjà plusieurs décennies, Uri Avnery constitue une voix dissonante parmi celles qui appellent inlassablement à la guerre.
À 84 ans, le fondateur de “Gush Shalom” – parti favorable à l’établissement d’une paix durable avec les Palestiniens -, également journaliste et éditeur, continue de jouer les agitateurs politiques et les éveilleurs de conscience. Défenseur de l’idée des deux États à l’époque où toute négociation avec les leaders palestiniens était d’emblée exclue, Avnery s’est fait de nombreux ennemis parmi les sionistes, sans jamais pour autant renoncer à ses idées progressistes, malgré les nombreuses menaces et les agressions dont il fut la victime.
Uri Avnery explique ici pourquoi il est contre le boycott d’Israël et comment il est erroné de comparer la situation en Afrique du Sud à celle qui prévaut entre Israël et les Palestiniens.
En avance sur son époque de parfois vingt à trente ans, son discours conserve son audace et son originalité encore aujourd’hui. Il suffit d’ailleurs de visiter son site pour s’en convaincre.
Chroniques de Joseph Facal
Extrait : « Les États arabes, dont pas un seul n’est une démocratie, se fichent totalement des Palestiniens, qu’ils manipulent cyniquement. Mais, ils ont compris depuis longtemps qu’en faisant d’Israël le bouc émissaire de tout ce qui va mal au Moyen-Orient, ils peuvent plus facilement justifier la répression de leurs propres peuples. »