Un article et un livre choc sur des femmes qui combattent l’oppression
Pourquoi les médecins américains mutilent-ils les filles? Par Ayaan Hirsi Ali
(À lire sur Point de bascule)
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La moitié du ciel : enquête sur des femmes extraordinaires qui combattent l’oppression
Description de l’éditeur :
Ce livre est un choc. Il nous raconte ce que vivent des millions de femmes au-delà de nos frontières : l’esclavage sexuel, les crimes d’honneur, les mutilations, les viols.
Selon Amartya Sen, prix Nobel d’économie, il manque aujourd’hui cent millions de femmes dans le monde, parce que des centaines de milliers de petites filles meurent avant un an, faute de soins.
Pendant cinq ans, deux grands reporters américains ont sillonné les campagnes et les taudis d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient.
Ils ont rencontré des centaines de femmes qui refusent l’oppression : Rath, Cambodgienne de quinze ans échappée d’un bordel ; Salma, battue par son mari et sa belle-mère qui, grâce à un microcrédit, s’est imposée comme chef de famille ; Mahabouba, paralysée après un accouchement, abandonnée dans la brousse et aujourd’hui aide-soignante dans un hôpital. Chaque fois, c’est une leçon de courage et de dignité qui nous galvanise.
Un livre époustouflant qui nous montre que l’oppression des femmes n’est pas une fatalité. La Moitié du ciel a connu un succès exceptionnel aux États-Unis. Il a été réimprimé vingt fois.
Le blogue : http://lamoitieduciel.wordpress.com/
Google book : Half the sky
Vidéo: La moitié du ciel: une vérité criante
EXTRAITS :
Mutiler pour « purifier » : “Quand Edna eut 8 ans, sa mère l’initia à la tradition somalienne : elle subit le rituel de l’excision, dont le but est de réduire le désir sexuel des filles, de limiter la promiscuité et de s’assurer qu’elles seront bonnes à marier. « On ne m’a pas demandé mon avis, précise Edna. On m’a attrapée, maintenue au sol, et ça a été réglé. Ma mère pensait qu’il fallait le faire. Mon père n’était pas en ville. Il n’a appris la nouvelle qu’à son retour. C’est la seule fois de ma vie où je l’ai vu avec des larmes dans les yeux. » (…) Environ toutes les dix secondes, une fille est maintenue au sol quelque part dans le monde. Ses jambes sont écartées et une femme sans formation médicale sort un couteau ou une lame de rasoir et lui tranche une partie, voire l’intégralité, des organes génitaux externes. Le plus souvent, sans aucune anesthésie. (…) Dans certains pays, ce sont les accoucheuses traditionnelles qui pratiquent les excisions, alors que, au Sénégal et au Mali, ce sont souvent des femmes appartenant à la caste des forgerons qui s’en chargent. (…) Souvent, les exciseuses ne nettoient pas les lames de rasoir et ignorent comment arrêter une hémorragie. Certaines filles meurent ou souffrent de séquelles à vie, mais aucun chiffre n’est disponible : le décès d’une fille après une excision est généralement attribué à la malaria”.
S’en sortir : “Tous les soirs, Saima Muhammad fondait en larmes. Elle était désespérément pauvre, son mari, un bon à rien, n’avait pas de travail (…) Frustré et irascible, il battait Saima tous les après-midi. Leur maison dans la banlieue de Lahore, au Pakistan, tombait en ruine (…) Et puis, à la naissance de son second enfant, qui s’avéra être également une fille, les choses empirèrent pour Saima. Sa belle-mère, une vieille bique dénommée Sharifa Bibi, se mit à exacerber les tensions : « Elle n’aura jamais de garçon, dit Sharifa à son fils. Tu devrais te remarier. » (…) C’est à ce moment-là que Saima rejoignit un groupe de solidarité féminine affiliée à une organisation pakistanaise de microfinance, la fondation Kashf. La jeune femme contracta un prêt de 65 dollars. Elle investit la somme dans des perles et du tissu qu’elle transforma en belles broderies destinées à être vendues sur les marchés de Lahore.(…) Saima devint la femme d’affaires la plus importante du quartier et elle put rembourser l’intégralité des dettes familiales, envoyer ses filles à l’école, rénover sa maison…”
(La moitié du ciel de Nicholas Kristof et Sheryl WuDunn, ARENES EDITIONS, 384 pages.)