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Photo: La Presse Canadienne /Koji Sasahara. Les musiciens de l'OSM avec le chef d'orchestre Kent Nagano

La Guilde des musiciens et musiciennes du Québec affirme que l’impasse perdure avec la direction de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) afin d’aboutir à un règlement, après presque un an de négociation.

Le président du comité de négociation, Serge Desgagnés, a indiqué que les discussions n’ont pas progressé malgré la nomination d’un médiateur.

La charge de travail, le rattrapage salarial avec les musiciens et musiciennes de l’Orchestre symphonique de Toronto ainsi qu’un rajustement à la contribution de l’OSM au fonds de pension sont au centre des revendications de la partie syndicale.

M. Desgagnés espère que la direction de l’OSM profitera de la période estivale pour se rendre compte que la charge de travail qu’elle désire imposer aux musiciens et musiciennes risque d’affecter leur état de santé, en plus de nuire à leurs performances.

Les syndiqués rappellent que l’écart salarial entre les musiciens de l’OSM et l’Orchestre symphonique de Toronto est de 19 %. Sans vouloir le combler d’un seul coup, ils s’attendent à tout le moins à le voir s’amoindrir.

Selon eux, une entente de travail a été conclue à Toronto avant même l’expiration de l’entente en vigueur. La Guilde réunira ses membres après la période de vacances afin de faire le point et de fixer les prochaines étapes nécessaires à un règlement jugé respectable.

Les commentaires du journaliste Jean-Sébastien Marsan

Au fond, à quoi servent les journalistes et les médias? À recopier des communiqués?

La Presse Canadienne, on le voit dans le texte ci-dessus, a simplement résumé un communiqué de la Guilde des musiciens. L’agence de presse n’a pas résumé la position de l’OSM (qui est pourtant disponible, voir le communiqué à cette adresse: http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/June2011/03/c2688.html).

Le texte de La Presse Canadienne (que Radio-Canada a reproduit sans ajouter de précisions, semble-t-il) ne nous donne pas les informations de base dont nous avons besoin pour comprendre ce conflit de travail. C’est du travail bâclé.

Quand un comptable ne divulgue pas les informations de base pour comprendre la situation financière d’un individu ou d’une organisation, il se fait traiter d’incompétent. Quand un avocat ne possède pas les informations de base pour comprendre un litige, il se fait traiter d’incompétent. Quand un médecin ne communique pas à son patient les informations de base sur une maladie, il se fait traiter d’incompétent. Mais les médias, eux, publient constamment des topos incomplets, dépourvus des informations de base nécessaires pour comprendre de quoi on parle.

Que les journalistes fassent des entrevues avec l’OSM et la partie syndicale, ce serait bien. Mais dans les conflits de travail, les entrevues sont souvent conflictuelles, justement, et peu informatives: le patron va dire blanc, le syndicat va dire noir, le média ne va retenir que quelques déclarations des uns et des autres, et on ne sera pas plus avancés.

Pour expliquer un conflit de travail, il faut effectuer une recherche sur les faits. C’est-à-dire de prendre le temps de téléphoner à l’OSM, à la Guilde des musiciens et à l’orchestre symphonique de Toronto pour recueillir les informations de base sur les salaires, les conditions de travail, le régime de retraite, etc.

Malheureusement, ça ne se fera pas. Les journalistes n’ont plus le temps d’être des journalistes. Ce sont des “fournisseurs de contenu”. (Et encore une fois, qu’on me comprenne bien: je n’en veux pas aux journalistes. Je connais leur réalité.).