Les dirigeants des fonctionnaires du fédéral se prononcent sur l’Égypte
L’Alliance de la Fonction publique du Canada estime que le gouvernement canadien devrait demander la démission immédiate du président de l’Égypte, Hosni Mubarak, pour permettre la mise en place d’une réforme démocratique.
On attend leur decision sur la Libye, la Syrie, le Cachemire etc.
Comptant 165 000 membres au Canada, principalement dans le secteur public, l’AFPC prône “un engagement de développement du bien public.”
Que veulent dire les dirigeants du syndicat par
“engagement de développement du bien public.”?
C’est vague à souhait et ça permet à l’AFPC-Québec d’appuyer une conférence: “De Caracas à Montréal Un autre monde est possible.»
On pouvait y entendre deux conférenciers, Jorge Martin, secrétariat international de la Tendance Marxiste Internationale, et Guillaume Hébert, coordinateur de la commission altermondialiste de Québec Solidaire.
Parmi les panélistes, Isa Al-Jaza’iri du comité éditorial de La Riposte et Camilo Cahis du comité éditorial de Fightback, le journal des marxistes canadiens.
À la fin août dernier, l’AFPC appuyait le grand rendez-vous annuel des intellos de la gauche radicale qui se tenait cette année sous le thème “Le Québec des résistances, d’hier à aujourd’hui”.
Parmi les conférences:
Les mutations du capitalisme
Module «Histoire du socialisme»
Du socialisme à l’écosocialisme ( “écosocialisme” est le même bon vieux marxisme avec une saveur écolo; le marteau, la faucille et le tofu)
Courts extraits des présentations
“Le but donc de ce texte est de cartographier l’évolution des positions et des débats sur l’État, et d’en comprendre le sens en liant ces débats au contexte et aux luttes de classes. (…) Sur la durée, dans le « temps long », les socialistes doivent faire deux choses en même temps, lutter contre l’État et lutter dans l’État.»
“Un autre conférencier traitera “du concept de révolution mondiale à la fois conceptuellement et historiquement. On se concentrera sur les dynamiques révolutionnaires et contre-révolutionnaires (fascismes) de l’entre deux guerres. On conclura sur la question de l’internationalisme, clé de voute de la stratégie révolutionnaire, et son actualité face à la mondialisation néolibérale.»
On présume que les syndiqués de la fonction publique ont été consultés.
D’ailleurs, il est éclairant de voir qui d’autre appuyait “Le Québec des résistances, d’hier à aujourd’hui”. Essentiellement, tous les boss syndicaux qui jouent aux révolutionnaires dans leurs cubicules.
La CSN, La CSQ, Le Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), la FNEEQ (CSN), la Fédération autonome de l’enseignement, la Fédération des enseignantes et enseignants de Cegep (CSN), Attac-Québec, Iris (une boîte de chercheurs financée par les syndicats) et, finalement, Maria Mourani, la seule député du Bloc à Montréal.
Gil Courtemanche écrivait en 1989
« Il n’y a absolument aucun rapport entre la pensée du président de la CSN et la pensée des membres de la base. D’assemblées générales peu fréquentées en élections d’exécutif, puis en libération à plein temps, de délégués élus en permanents choisis, de réunions de permanents en modes d’action proposés, les objectifs généraux de la base ont été raffinés, traduits, interprétés, refondus. À chaque niveau de délégation et de spécialisation, les espoirs théoriques se tranforment en revendications précises et toujours plus radicales. Le langage cesse progressivement d’être celui de la base et devient celui de l’appareil « démocratique ». Et c’est l’appareil qui donne les conférences de presse et qui négocie. Parallèlement, c’est le même type d’appareil,étatique celui-là, qui répond aux conférences de presse et qui négocie. De part et d’autre, le syndiqué et le citoyen ont donné leur volonté en sous-traitance. Quelque part, dans le grand contrat social qui nous lie tous, il est écrit, en très petits cacartères, que nous nous réservons le droit de changer de sous-traitant. À date fixe…et pour un sous-traitant du même genre. Quand aux médias, ils interprètent le contrat social comme les obligeant à couvrir les sous-traitants…dont, évidemment, ils font eux-mêmes partie.
Dans le monde financier, une telle forme de gestion de l’argent du client s’appelle souvent du détournement de fonds.”
P. 149-150
Gil Courtemanche
Douces colères,
VLB, 1989