Vous trouvez que nos politiciens sonnent faux, qu’ils sont artificiels, ennuyeux et prévisibles ? On fait pourtant tout pour qu’ils le soient et le demeurent. La semaine dernière, un petit incident l’a parfaitement illustré. De passage à Longueuil, en réponse à une question, François Legault lâcha que les cégeps étaient une «maudite bonne place pour apprendre à fumer de la drogue» et que, si le système d’éducation pouvait être rebâti à partir de zéro, il aurait préféré une sixième année de secondaire et une quatrième année au premier cycle universitaire.

Déferlement

Il précisa bien que tout cela était hypothétique et qu’il n’avait aucune intention de se lancer là-dedans. Peine perdue: le ciel lui est tombé sur la tête, bien que rien ne tombe jamais de très haut chez nous. L’industrie du commentaire et tous les lobbys du milieu collégial le taxèrent de «méprisant», de «populiste», de véhiculer des «préjugés grossiers», etc.
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La réaction la plus amusante fut celle du jeune homme qui préside le regroupement des associations étudiantes collégiales. Maniant la langue de bois aussi bien que ses aînés, n’ayant évidemment jamais senti d’effluves de pot dans les corridors collégiaux, ce jeune flic de la pensée, bien droit dans ses bottes, était particulièrement outré. Je le verrais bien, dans quelques années, permanent à la CSN ou applicateur zélé de la ligne de parti dans une aile parlementaire.