Lu dans le Canard enchaîné (mercredi 19 octobre 2011)

Avant d’atterrir dans notre assiette, le saumon industriel, qui atteint ses 6 kilos en deux ans, soit deux fois plus vite que son cousin sauvage, a été sélectionné génétiquement pour faire du gras et nourri de granulés énergétiques constitués de farine de poisson agglomérées avec de l’huile de palme. Une pitance assaisonnée au colorant pour lui rosir la chair. Pour qu’il n’attrape pas la première méchante bactérie qui passe dans les cages surpeuplées – comptez 25 kilos de saumons par mètre cube -, l’éleveur l’a régulièrement traité à coups d’antibiotiques. Et, comme l’opération est stressante, on lui a filé un peu d’anesthésiant, puis redonné un coup de fouet avec une cure de vitamine C.

Les braves bêtes servies fumées ont droit, après électrocution, à un saumurage express par injection d’eau salée dans les chairs et à un badigeonnage de fumée liquide artificiel. Hum, c’est bon!”