Christophe Deloire et Christophe Dubois
Albin Michel
Bibliothèque Ville Mont-Royal

Christophe Deloire, directeur du Centre de formation des journalistes, et Christophe Dubois grand reporter de l’émission 7 à 8 viennent après une enquête de fond de sortir un livre étonnant, iconoclaste dans ce monde de connivence entre politique, industrie, lobbys et médias.

Où est le vrai pouvoir? A la commission européenne? Dans les parlements? Ou dans des réseaux secrets?

Les deux journalistes ont exploré des cercles d’influence, politique et économique, à la fois secrets et puissants.

Les deux principaux sont le cercle Bilderberg, créé aux Etats-Unis en 1954 et la Commission Trilatérale, à laquelle participent par exemple Jean-François Coppé et Elisabeth Guigou.

Pouvoirs économiques et politiques s’y cotoient, quitte à provoquer des conflits d’intérets, notamment quand des commissaires européens chargé de la concurrence y croisent les patrons des entreprises sur lesquelles ils sont censés enquêter.

Ce que dénonce avant tout les auteurs de l’ouvrage est le secret. L’influence réelle de ces groupes est difficilement palpable même si leurs membres revendiquent un vrai pouvoir de décision sur l’économie et la manière de gouverner le monde.

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Critiques

Agoravox

Hommes de l’ombre (Marianne)

Christophe Deloire et Christophe Dubois nous donnent, avec Circus politicus, vaste enquête sur la réalité des mécanismes du pouvoir français et européen, un instrument de compréhension incomparable. Entre Paris, Bruxelles, Francfort, Berlin, Milan, New York et Washington, ils ont été partout où vivent, se fréquentent, se corrompent, et décident, les hommes d’en haut. Avec peut-être une petite faiblesse sur Londres. Mais ils nous mènent bien au-delà des apparences de la politique nationale, au-delà du cirque des conférences de presse de l’Elysée : nous trouvons dans leur livre un Sarkozy falot dans les conseils européens, une Angela Merkel sincèrement convaincue que l’équilibre budgétaire fait partie des droits de l’homme, et des Belges, des Néerlandais, des Luxembourgeois, des Italiens peu impressionnants en eux-mêmes mais si bien raccordés aux réseaux du pouvoir américain de l’après-guerre. (…)

A Bruxelles se mélangent bureaucrates arrogants, lobbyistes du monde entier, services informatiques et financiers insaisissables, réseaux de surveillance américains, journalistes qui ne se rendent pas comptent qu’ils sont devenus des serviteurs. Une fois qu’on a lu ce livre, la charmante ville de Bruxelles fait beaucoup moins rire. On y mange certes d’excellentes frites, on y boit d’excellentes bières, elle est remplie de francophones vifs et sympas et de Flamands revendicatifs et teigneux. Elle est un lieu de pouvoir. Mais lequel ? Bruxelles est surtout une zone grise, hors du contrôle d’Etats-nations en déliquescence, espace de non-droit en gestation beaucoup plus menaçant que les paradis fiscaux où l’on blanchit l’argent, que les banlieues où l’on vend de la drogue ou que la Corse où l’on ne paye pas ses impôts.

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Vidéo d’un des auteurs (6.11)