Antoine Robitaille, Le Devoir


Photo : Jacques Nadeau – Le Devoir

Il est parfaitement légitime —et sans doute fondé— de juger la loi 78 du gouvernement Charest excessive. Reste que notre «printemps érable» donne parfois lieu à un délire d’exagération, un festival de l’hyperbole qui finalement peut avoir… des effets comiques.

Sur Twitter, depuis une semaine, certains parlent du «délire totalitaire de Jean Charest». Euh… si le Québec actuel est «totalitaire», comment pourrons-nous désormais nommer la Corée du nord, l’Allemagne nazie, l’URSS stalinienne?

Passe encore sur Twitter ou sur quelque blogue. Mais voilà que l’Assemblée nationale semble avoir contracté le virus. On savait Maka Kotto versé dans l’art de l’exagération, lui qui avait osé parler d’un «linguicide» pour qualifier la loi du gouvernement Charest sur les écoles passerelles.

Le 17 mai au matin, après une nuit de débats, le député de Bourget a lancé : «En lisant ce projet de loi [78], M. le Président, un projet de loi que je n’ose qualifier, j’ai eu le goût de retourner en Afrique.»

Où en Afrique? Le dernier rapport d’Amnistie Internationale peut sans doute être utile.