Un peu de pudeur s.v.p.
Voici une anecdote. Une histoire vraie.
Il y a quelques jours, dans un autobus municipal plutôt bondé, j’étais assis à côté d’une femme qui bavardait au téléphone cellulaire. Elle racontait sa vie sentimentale à quelqu’un, vraisembablement à une amie intime, et j’entendais tout. En quelques minutes, j’ai appris plusieurs informations personnelles sur cette femme. D’autres voyageurs ont aussi entendu cette conversation.
La femme se confiait sans gêne au téléphone, avec moult précisions. Il ne manquait que le nom et l’adresse de son psychanalyste, le montant qu’elle a payé en impôts cette année ainsi que la taille du membre viril de son dernier amant…
Elle parlait trop fort, dérangeait la moitié de l’autobus, et le déballage de sa vie privée tombait sur les nerfs. Pour l’inviter à baisser le volume et à se garder une petite gêne, je l’ai regardée dans les yeux et j’ai mis mon index sur ma bouche, l’air de dire : « Chut. » Elle m’a répondu, offusquée : « Ben quoi ?!? Mêlez-vous de vos affaires ! »
Madame m’a considéré indiscret… Insupportable paradoxe, n’est-ce pas ?
Dans le même genre, voici un autre cas d’espèce.
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Interdiction de contempler la beauté
L’été, des individus ô combien sexy déambulent dehors en tenue très légère… et les apprécier du regard est mal vu (c’est le cas de le dire). Lorsqu’un homme zyeute le ravissant spectacle d’une donzelle quasi nue sur la voie publique, par exemple, il peut se fait dire par la créature — sur un ton de reproche scandalisé : « Dites donc, pourquoi vous me regardez comme ça ?!? »
On aimerait répondre, en toute vérité : « Ben, je constate que votre décolleté pigeonnant laisse voir 90 % de la surface de votre volumineuse poitrine dilatée, je devine aussi que vous portez un sémillant string rouge vif ainsi qu’un tatouage évocateur sur le coin supérieur droit de vos jolies fesses bien rebondies, et ça me plaît beaucoup de vous regarder… »