Par Judith Lussier  |  Publié dans le blogue d’Urbania

En cette semaine contre l’intimidation, j’ai décidé de faire mon coming out : j’ai déjà été une intimidatrice.

J’ai déjà été une intimidatrice. Pas au sens de 2012, comme dans «dire du mal de quelqu’un» ou «faire une joke déplacée sur une personnalité publique». Une vraie intimidatrice, comme en 1994, probablement la pire année de ma victime, appelons-la Marie-Soleil. Cette année-là, chaque matin, Marie-Soleil se rendait à l’école en se demandant ce qu’on lui réservait comme surprise. Allait-on voler ses effets scolaires, cracher dans son casier, mettre de la neige dans ses bottes, distribuer des dessins censés la représenter, lui chanter une chanson méchante qui l’humilierait? Je dis «on» car je n’étais pas la seule. L’intimidation, ça se fait en gang : à quoi ça sert, d’écœurer du monde, sinon qu’à asseoir sa suprématie sociale sur plus faible que soi?