-Le 22 janvier 2010 (La Presse) il écrivait : « Pierre Karl Péladeau est un «antisyndicaliste» notoire ».

-Le 7 octobre 2010, on pouvait lire dans Le Soleil qu’il ne voyait dans La Marche bleue qu’un exercice de propagande des médias et de Quebecor.

-Le 25 avril 2012, il écrivait : 

Réjean Parent
Réjean Parent

« Aujourd’hui, les choses n’ont fait que s’aggraver alors que les empires Quebecor et Power Corporation, par sa filiale Gesca, ont renforcé leur emprise et leur contrôle sur la presse au pays et, plus particulièrement, au Québec. C’en est rendu à un point tel que les Péladeau et Desmarais contrôlent à eux seuls pratiquement la totalité de la presse écrite quotidienne au Québec. »

L’auteur de ces dénonciations de Péladeau et de Quebecor a quitté son poste de président de la CSQ (Centrale des syndicats du Québec). Il est maintenant blogueur au Journal de Montréal.

Il a apporté dans ses bagages « étatsuniens» un terme courant dans le jargon gauchiste mais qui risque de faire tiquer les lecteurs du Journal de Montréal.

«Ce n’est pas uniquement moi qui l’affirme, mais plusieurs économistes étatsuniens, notamment Joseph E. Stiglitz, le réputé lauréat du prix Nobel d’économie. »

(Sur son blogue.)

«Dernièrement, je discutais avec Lise Ravary de la retenue, ou non, que nous devions avoir, considérant que nous sommes Canadiens, pour conseiller les Étatsuniens dans le contrôle des armes à feu. »

(Dans une autre chronique.)

…..

Le Kiosque a publié en 2006 et en 2010, quelques explications sur ce terme :

Quel mot permet de dire tout à la fois : « J’ai fait des études universitaires, je suis de gauche, j’ai un sérieux problème de loisirs, je suis complètement déconnecté des Québécois mais j’aimerais leur faire la leçon. »?

Violaine Ducharme fait l’analyse d’«États-Uniens»

À propos des États-Uniens

L’Amérique est grande et comporte plusieurs pays, mais ce sont les habitants des États-Unis qui ont hérité du gentilé Américain. Même si les Canadiens sont aussi américains que leurs voisins du Sud ou les Mexicains. L’usage s’est répandu et le temps a fait le reste : un Américain est forcément un habitant des États-Unis, pourquoi en douter?

Question bien inoffensive mais qui, après les attaques du 11 septembre et les frasques de George W. Bush, en a chatouillé certains qui trouvaient qu’il y avait là matière à légère diffamation. « Je suis américain, mais pas un citoyen des États-Unis! » Donc, en ces périodes d’antiaméricanisme inspiré, il est de bon ton de se distinguer de la masse yankee, question d’éviter d’être involontairement solidarisés avec les gestes de nos voisins. Par son absence d’ambiguïté, le terme « états-uniens » s’est rapidement imposé dans les discussions de la gauche offensée. Le Monde diplomatique l’emploie régulièrement en ses pages et moults médias l’apprécient pour ses aspects pratiques de sémantique et de vocabulaire.

Linguistiquement parlant, le Petit Robert relève la première occurrence du mot états-unien en 1955, où il prenait la forme zéifiée (étazunien), surtout utilisé dans des contextes où une rigoureuse précision s’avère essentielle. Et dans son Lexique des difficultés du français dans les médias, Paul Roux atteste que « les dictionnaires acceptent les adjectifs états-unien et américain, sans faire de nuances entre l’un et l’autre » et qu’on peut ainsi les considérer comme des synonymes.

Idéologiquement parlant, on ne s’en sort toutefois pas si facilement. À ce qu’on sache, les États-Unis constitue également le nom officiel du Mexique (Estados Unidos Mexicanos). Devrait-on alors étendre l’usage d’états-unien à eux itou? Et à en croire le débat enflammé que les Wikipédiens ont tenu sur le terme à adopter dans leurs écrits encyclopédiques (sur papier, seize pages de débat écrit petit), l’emploi du gentilé est peut-être sans équivoque, mais chargé de rage antiaméricaine. Et chaque opinion en valant bien une autre, l’argumentation aboutit rapidement dans un cul-de-sac tant la question est subjective.

« S’agit-il d’un débat linguistique ou d’une protestation surgie d’une frustration plus large? », se demande Laurent Laplante dans un texte portant sur la confusion Amérique/États-Unis.

Tentons une réponse. En français, l’Amérique est un continent, pas un pays; un Américain, un habitant des États-Unis d’Amérique. Point. Rien de linguistique là-dedans, ainsi l’a déterminé l’usage.

Pendant ce temps, les habitants des États-Unis s’en fichent pas mal. «Usonian» a déjà été utilisé avec le succès qu’on devine.

Violaine Ducharme

Aussi :

La perte et le lien
Entretiens sur le cinéma, la culture et la société

Simon Galiero rencontre Bernard Émond, Édition, Médiaspauls, 2009-12-15

« S.G. : J’entends beaucoup de gens au Québec revendiquer leur nord-américanité. D’un point de vue territorial et culturel, c’est évidemment un fait.

B.É. : Est-ce qu’on a besoin de revendiquer le fait qu’on respire !

S.G. : Ils insistent là-dessus énormément, ils sont de plus en plus obnubilés par ça, affichant une espèce de fierté qui les pousse à renommer les choses…Ainsi les Américains ne sont plus des Américains, ce sont des États-Uniens, parce que nous, il faudrait qu’on soit inclus aussi dans le mot « Américains »…Non seulement ça participe de ce flux de néologismes, cette tendance qui incite à modifier le sens historique de certains termes au profit du moment, mais en plus ça révèle une étrange contradiction. Comment est-ce qu’on peut déplorer que l’immigrant qui part d’Afrique ou d’Inde ne vienne pas au Québec mais en Amérique de Nord ? Quand il arrive, il voit des intellectuels qui disent : « Les Américains sont des États-Uniens, parce que nous, nous sommes aussi Américains ! » Pourtant, plusieurs d’entres eux s’affichent comme indépendantistes ou souverainistes et ils ne voient pas l’ambiguïté. »(P. 140-141)