Enfin Libérée

par Fatima Zohra Diani

 Extrait:

«Chez nous, comme chez la majorité des familles maghrébines, toute fille pubère est perçue comme une « 3awra » (partie honteuse). Et le hijab joue la fonction de voile (couverture) qui lui a été assigné depuis longtemps. J’ai donc été obligée de le porter sans opposer de refus, puisque mon père ne cessait de me demander  quand est-ce que je comptais le faire…  j’avais à ce moment là 14 ans.

J’étais dé-personnifiée, d’autant plus qu’à cette époque je n’étais pas la seule à me voiler en famille, et qu’on avait toutes le même âge.

Une fois voilée, mes parents étaient heureux et il me suffisait de les voir intensément joyeux, pour accepter la situation qui me semblait pénible. Au-delà de mes parents, j’ai constaté aussi que je grimpais dans l’estime de tout le monde : famille, amis, voisins… Mais au fond de moi, je n’étais guère satisfaite, j’étais simplement contrainte à faire semblant de l’être pour préserver l’honneur de la famille.