Myriam Segal explique comment le gouvernement manipulera (facilement) les journalistes avec les places en garderie
Les nouvelles places ne sont pas nouvelles. On les a annoncées en novembre. En février, on récidive en grande pompe parce qu’on les a réparties entre les régions. On refera une annonce en juin, en décembre et en mars 2014… et aucune place ne sera encore disponible! La mémoire collective ne durant que deux mois, on aura l’impression que le Québec grouille de places en garderies, armé pour un baby-boom spectaculaire!
Des places annoncées par les libéraux en 2011, 120 ont été autorisées en juillet 2012 dans la région. Seulement cinq ont abouti à ce jour, en février 2013.
Le ministre des Finances, qu’importe son parti, se frotte les mains: les gouvernements surfent sur des nouvelles réjouissantes qui ne sont débitées à son budget que deux ans, voire trois ou quatre ans plus tard.
Les parents, eux, se morfondent, piégés par des messages contredits par la réalité: «Un enfant, une place» clamait le PQ aux élections!
À 33$ de subvention par jour, par enfant, le Québec n’a juste pas les moyens de ses ambitions. Alors, il se sert de la bureaucratie pour ne pas livrer ses promesses.
Il empêche la construction d’un réseau efficace de garderies privées en maintenant une épée de Damoclès sur les promoteurs, qui n’obtiendront jamais de places subventionnées, et se font dire qu’on ouvrira des CPE jusqu’à ce qu’ils doivent fermer leurs portes…
Plus grave: il induit un cynisme légitime chez de jeunes parents optimistes.