Les dropouts hassidim
par Émilie Dubreuil
Extrait :
L’an dernier, (….) j’avais découvert par des amis hassidiques, oui, j’ai quelques amis hassidiques, que le téléphone cellulaire était en train de créer un exode chez les jeunes. Un mouvement encore marginal, mais très concret qui se résume dans tous les cas à, à peu près, ceci : le jeune homme hassidique grandit au cœur d’une ville, Montréal, Chicago, New York, peu importe, il parle en yiddish et est élevé en vase clos. Il étudie la Torah, ne parle pas aux filles, un jour on lui trouvera une femme à marier. Et puis, il achète un cellulaire.
Normalement, il n’a le droit de l’utiliser que pour envoyer des courriers électroniques à ses proches ou pour téléphoner à ses contacts d’affaires. Et puis, petit snoreau, en cachette, il découvre Internet. Curieux, il cherche, il apprend l’anglais, découvre que sa conception du monde, que celle qu’on lui a enseignée à tout le moins, est loin d’être partagée par la majorité. Remise en question de sa vie, de son avenir tout tracé. Pourrait-il vivre dans l’autre monde ?
Commence alors une autre recherche virtuelle : celle des gens comme lui qui veulent quitter le monde hassidique. Il trouve alors des sites d’échanges qui offrent des conseils, de l’aide, de l’argent, des cours d’anglais, du support psychologique. Il n’est plus seul. Il se rend compte que partout dans le monde, d’autres jeunes rêvent de quitter et de vivre avec les laïcs. S’en suit un parcours ardu. Il faut tout apprendre, vivre le rejet de sa famille, de sa communauté, trouver un job quand on ne parle que le yiddish. C’est extrêmement difficile et, ceux qui y parviennent sont très intelligents, débrouillards et philosophes. Ce sont le plus souvent les garçons qui le font, car les filles sont mariées plus jeunes, ce qui leur donne moins de temps.
Le Kiosque a publié en 2008
Les Hommes en noir : les Hassidim
Extrait:
Les premiers Hassidim sont arrivés à Montréal en novembre 1941, en pleine guerre, directement du Japon… Tout de noir vêtus et arborant de vastes chapeaux de fourrure lors de leurs fêtes, ils intriguent depuis les journalistes, surtout ceux qui habitent Outremont et le Mile End où les Hassidim sont concentrés. Intrigués mais pas curieux nos journalistes. Il a fallu attendre 44 ans avant qu’une première équipe de télévision, venue de Québec par ailleurs, fasse un premier long reportage animé par Anne-Marie Dussault sur les Hassidim de Montréal. Il a été diffusé un dimanche après-midi…
Aussi
Pour la première fois, une femme, Deborah Feldman, dévoile la vie cachée des Hassidim, plus particulièrement des Satmar (“Satmarer” pour les puristes), opaques parmi les opaques.