Le dilemme
La réforme de l’assurance-emploi donne lieu à un combat de boxe sans favori. Dans le coin droit, le gouvernement conservateur, froid et calculateur, un brin méprisant, incapable d’expliquer limpidement et humainement sa réforme. On parlait vendredi de «Macoutes» inquisiteurs et de quotas; la ministre Finley émet un communiqué sibyllin qui dénonce les mensonges sans préciser lesquels, et répète son message désincarné.
Dans le coin gauche, les syndicats et les lobbys de droits sociaux, campés sur des acquis, niant le côté obscur du chômage et jouant sur les émotions. Selon eux, on a coupé son chômage à une femme enceinte de sept mois mise à pied; à un travailleur forestier qui a prévenu un recruteur qu’il retournerait dans le bois dans trois mois. Fantasmes ou réalité? Entre les deux, impuissants, les contribuables désabusés, déchirés entre la logique mathématique déshumanisée de l’un et la fougue excitée des autres.
Ça cloche
Quelque chose cloche dans le régime d’assurance-emploi. Mais, de part et d’autre, on n’a ni la sérénité, ni la lucidité pour l’améliorer.