Crime d’honneur, crime à part.

Lise Ravary – 31 mars 2013

(…) Dans le Journal de dimanche dernier, un certain Haroun Bouazzi déclarait : ‘Un Québécois jaloux qui tue sa femme, on appelle ça un fait divers. Un musulman qui fait la même chose, c’est un crime d’honneur. Mais, au fond, quelle est la différence entre les deux ?’

Monsieur Bouazzi a beau présider l’Association des Arabes et des musulmans pour la laïcité – un étrange lobby, auto-proclamé laïc, dont fait partie l’ex-candidate du NPD Samira Laouni, une ‘féministe’ qui ne dévoile que son visage et ses mains en public –  il a tort.

Tout comme Mohamed Elmasry du Congrès islamique canadien (où madame Laouni a déjà travaillé) qui a déjà dit du crime d’honneur que ce n’était pas une affaire de religion ou d’immigration, mais un problème d’adolescents.

Grande différence

Qu’elle est la différence entre un mari qui poignarde sa femme qui l’a quitté et un père qui tue sa fille qui l’a déshonoré ? Simple. Le crime d’honneur est un crime collectif. La famille participe à son élaboration et même à son exécution. La victime doit souffrir avant de mourir. Face à des accusations criminelles, la famille défend le meurtrier qui n’affiche aucun remord. Normal, car il faut laver l’honneur du clan, souillé par un enfant gai, une épouse qui a souri  au voisin ou, le plus souvent, une adolescente trop moderne.

Il arrive que la communauté soit mise à contribution. Des chauffeurs de taxi amis sillonnent les rues pour repérer les filles qui enlèvent leur foulard hors de la maison ou qui auraient un petit ami. On leur demande de pister des adolescentes qui auraient fugué pour ne pas se faire tuer.

Il n’y a pas que le meurtre. Coups, violence psychologique, kidnapping et séquestration, attaques à l’acide, suicides forcé, on ne lésine pas sur les moyens à prendre pour punir ces femmes par qui le déshonneur arrive.

Un crime culturel pardonné par la religion

(…) Le crime d’honneur existe chez les sikhs, chez les hindous et même chez des chrétiens de pays arabes. Mais il faut cesser de se mettre la tête dans le sable. Selon une étude du Middle East Quarterly, 91 pour cent des crimes d’honneur dans le monde seraient commis par des musulmans.

Échec d’intégration plus qu’injonction religieuse, le crime d’honneur repose néanmoins sur une tolérance de l’intolérable. Quand un ouvrage respecté sur la charia enseigne que ‘les personnes suivantes ne sont pas sujettes à des représailles : un père ou une mère qui tuent leurs descendants ou les descendants de leurs descendants,’ (de l’Umdat al-Salik, utilisé dans des mosquées de Montréal et endossé par Tariq Ramadam), ça ne va pas du tout.

Ce n’est pas en se réfugiant derrière la rectitude politique, de peur d’être accusés de racisme, que nous pourrons protéger des femmes et des enfants de morts atroces. C’est là notre devoir premier.

Sinon, le seul.

….

Le Kiosque a publié:

Une fatwa sur les crimes d’honneur au Canada

Publié le 5 février 2012 par Équipe du kiosque |

Des imams de toute l’Amérique du Nord ont pris la parole pour dénoncer les crimes d’honneur, dans la foulée du procès Shafia

Mais comment ces imams osent-ils contredire Yasmin Jiwani et Homa Hoodfar, respectivement professeure agrégée au département de communication et professeure au département de sociologie et d’anthropologie de l’Université Concordia.?

Les deux profs avaient pourtant insisté sur le fait qu’il ne fallait jamais parler de “crimes d’honneur” mais bien de “féminicide ».

Le Kiosque avait aussi publié:

Petite leçon de rectitude politique; une gracieuseté de deux profs de Concordia