Une (autre) petite vite du ministère de l’Éducation
Myriam Ségal
Le Quotidien
Un document du ministère de l’Éducation change subtilement, à l’insu de la majorité des parents, l’apprentissage des tables de multiplication. Les commissions scolaires de la région de Québec l’ont déjà appliqué. Au lieu d’apprendre par coeur les tables en 3e année du primaire, à 8 ans, les enfants ne les mémorisent qu’en 5e année, à 10 ans.
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Un des prétextes de la réforme subtile, concoctée sans doute encore une fois par des pédagogues ministériels désoeuvrés, réfugiés dans la fonction publique pour éviter d’enseigner, c’est la multiplication d’enfants en difficulté d’apprentissage. Pour leur laisser une chance, on ravale l’ensemble. On démonte plus longuement le mécanisme de l’opération mathématique, en retardant l’inéluctable mémorisation.
Même pour ces enfants-là, je doute du stratagème. J’en ai un qui peine à apprendre: problème d’accès lexical, disent les experts. Son disque dur est grippé, les mots ne sortent pas naturellement. Il a fallu des soirs d’inlassable répétition, des heures de jeux lors des longs trajets en voiture, pour que «7X8=56» lui rentre dans la tête. Avec deux ans de moins de ces exercices, l’eut-il jamais su? »