Lu sur le site du professeur masqué
Un système qui se noie dans sa propre bêtise
Si vous voulez savoir pourquoi l’éducation se porte aussi mal au Québec, il suffit de regarder l’actualité et d’en tirer des leçons. Dernier événement fascinant en ligne: certains décideurs vont de l’avant avec le projet de la Société de sauvetage du Québec. On a vu déjà à quel point la formation offerte par cet organisme est loin des promesses et des beaux discours mais nos joyeux amis les journalistes relaient tout et n’importe quoi sans véritable analyse ou vérification.
Le titre de l’article tout d’abord: «Lancement des cours de natation au primaire» Pourtant, on est loin de cours de natation. On parle plutôt d’une formation minimale avec un gilet de sauvetage!
Passons par-dessus l’éprouvant anglicisme «Un programme éprouvé». Il est aberrant d’aller de l’avant avec un tel intertitre si on écrit dans le paragraphe qui suit: «Cependant il [le projet] est difficile de calculer son impact réel sur les noyades. » Et ce, d’autant plus que ce programme s’adresse à des enfants de troisième année du primaire alors que les noyades chez les jeunes sont plus souvent le cas d’enfants d’âge pré-scolaire.
Là où le délire atteint son paroxysme est quand on peut lire: «Les enfants apprennent ainsi à s’orienter lorsqu’ils tombent en eau profonde, à nager sur place pendant une minute et à se déplacer sur 50 mètres.» Euh… On parle ici d’une formation donnée dans une piscine municipale avec, rappelons-le, un gilet de sauvetage. Tous les jeunes qui se noient portent un gilet de sauvetage, c’est bien connu.
Et comment ne pas s’étouffer en lisant les propos du directeur général de la Société de sauvetage au Québec, Raynald Hawkins : «On peut tout de même dire que, de façon globale, le nombre de noyades a diminué et que ça fait bouger les enfants.» Ah! en plus d’attendre des preuves formelles de l’efficacité de ce programme, voilà que faire bouger les jeunes est un des nouveaux buts de ce dernier? Du grand n’importe quoi. Supporté par les commissions scolaires de Montréal et Marguerite-Bourgeoys.
Pourquoi l’éducation se porte aussi mal au Québec? Pas besoin de chercher des heures, je vous dis.