Immigrants francophones, oui mais à quel prix ?
Même si la précision des résultats du recensement canadien de 2011 souffre de la nouvelle loi qui rend optionnel de répondre au questionnaire long, on accepte sans peine qu’un Canadien sur cinq est né à l’étranger. Et de ce nombre, 14,4 pour cent vivent au Québec. La modernité, c’est ça. Nous acceptons que nous avons besoin d’immigrants, même si je devine que nous n’aimons pas cela plus qu’il le faut. Mais quand on ne fait plus d’enfants, faut bien peupler ce vaste pays qui est le nôtre.
Le Québec a fait le choix politique de privilégier des immigrants d’Afrique du nord et de l’Amérique latine, incluant Haiti. Ils vont parler français plus rapidement, mais sont-ils culturellement solubles dans notre société hyper occidentalisée, débarassée de tous ses interdits, de ses tabous ? Une société décomplexée.
Dix pour cent de Musulmans à Montréal
La majorité des Musulmans qui ont choisi de vivre parmi nous entretiennent une relation à distance avec la religion. Ils ne vont pas plus souvent à la mosquée que le Québecois de souche moyen va à l’église. Ou le Juif à la synagogue. Mais certaines pratiques qui nous hérissent reposent souvent sur des bases culturelles plus que religieuses. Comme les mariages forcés. Comme la soumission des femmes aux hommes. Comme l’excision. Et même le port du voile dans certains cas.
Hier, j’observais une petite fille d’environ 5 ans jouer sur le trottoir dans le quartier Villeray au coeur de Montréal. Elle était voilée. Elle portait une robe ET des pantalons. Et des bas dans ses sandales. Aucune loi religieuse musulmane n’exige cela. Son frère portait des shorts et un t-shirt. Cette petite famille parlait français. Mais peut-on parler d’intégration réussie ?
Oui, on doit poser ces questions. Avant que les réponses ne nous explosent au visage, comme ce fut le cas en Grande-Bretagne, le ground zerode l’Islam radical et violent en Occident.
Le cas de la Grande-Bretagne
On s’énerve pour rien, croit Rima Elkouri de La Presse. Elle cite ce matin l’essai du journaliste Doug Saunders qui a été correspondant en Grande-Bretagne pour le Globe and Mail. La thèse de son ouvrage, The Myth of the Muslim Tide, surprend quiconque connaît bien ce pays: l’immigration musulmane ne menace pas la Grande-Bretagne. Pas plus que les vagues d’immigration précédentes.
Bien sûr que non: hormis les attentats de Londres, ceux qui ont réussi, le 7 juillet 2005 et ceux qui ont été stoppés à temps, le 21 juillet suivant, 27 attentats et complots d’importance répertoriés par le MI5, la présence en sol britannique d’un nombre record d’imams qui font la promotion du djihad, 3 000 crimes d’honneur rapportés par année, des gangs de violeurs qui s’en prennent aux adolescentes anglaises vues comme des filles faciles, l’immigration musulmane ressemble en tous points à l’immigration juive et italienne traditionnelles.
Et moi j’ai une belle poignée plaquée or dans le dos.
Lors de mon dernier passage dans la capitale anglaise, je marchais vers 20h en direction de mon hôtel, le Hilton Metropole sur Edgware Road, en plein coeur de Londres. À deux pas d’Oxford Street, la Catherine du coin. Je me suis fait harceler comme cela ne m’était jamais arrivé nulle part ailleurs dans le monde: on m’a traitée de pute, d’infidèle,de mécréante, on m’a menacée de me faire passer un mauvais quart d’heure si je ne quittais pas le quartier. ‘Ici, c’est Dar-al-Islam, (terre d’Islam). Vous n’avez pas d’affaires ici,’ résume le message. J’ai fini par marcher dans la rue tant l’atmosphère était tendue sur le trottoir.