Prostitution : un parlement inutile ?
Le blogue de Mathieu Bock-Côté
D’ailleurs, on tourne souvent la souveraineté populaire en ridicule en la présentant comme la simple expression de la tyrannie de la majorité. Comme c’était le cas avec le statut des conjoints de fait, comme c’était le cas avec la question des sites d’injection supervisés, comme c’est généralement le cas avec la question linguistique et la question des accommodements raisonnables, le parlement est déclassé par les tribunaux, qui deviennent l’instance suprême de régulation politique de nos sociétés. On ne sera pas surpris que les citoyens désertent l’espace public: ils ont de moins en moins d’emprise sur la définition des grandes orientations collectives. Les questions existentielles sont considérées trop importantes pour être soumises à un peuple que l’on considère immature.