Myriam SégalLe Quotidien

La semaine passée, je me suis retrouvée devant un phénomène d’une ampleur que je ne soupçonnais pas: la conférence féminine régionale de la Saint-Vincent-de-Paul. Elles sont 250 bénévoles au total dans la région; une fourmilière silencieuse et efficace, déployée discrètement, comme un mur de soutènement social. Les femmes s’occupent des vêtements; les hommes, des meubles, de l’aide financière.

Avec délicatesse, dignité, ils animent et tiennent 28 comptoirs au Saguenay-Lac-Saint-Jean. C’est d’ailleurs la région où il y en a le plus, éparpillés sur le territoire, près des gens.

«Comment jugulez-vous les profiteurs?» Soupir. Un type dans un «pick-up» rutilant est venu chercher des habits de neige de toutes tailles, pour que ses petits-enfants n’aient pas à transporter les leurs quand ils descendent de Montréal. La multiplication des comptoirs permet de connaître son monde, de repérer et sensibiliser les désinvoltes comme le «gars au pick-up», ou cet autre qui alimentait sa propre friperie à but lucratif… Elles se parlent, collaborent pour endiguer ces cas isolés et se concentrer sur les 1000 gestes utiles et salutaires. Elles font la différence entre la misère et la pauvreté. Sans bruit.