Propos d’Éric Fottorino, l’ancien directeur du journal Le Monde, sur le journalisme.
«Ceux qui n’évolueront pas mourront. Et ceux qui accepteront de changer seront dans la prochaine étape. La presse écrite a besoin d’innover et de repenser ses contenus. Le problème, c’est qu’elle n’a plus les moyens de le faire parce que les tirages et les revenus publicitaires sont en chute libre. Le fait que les revenus s’effondrent font que les journaux sont maintenant dans les mains d’industriels qui ne connaissent rien à ce métier.»
Pourquoi y sont-ils?
«Ils cherchent à avoir de l’influence sur le contenu éditorial. Et ça, ça crée un doute chez le lecteur. Le métier de journaliste reste un métier très important, mais le modèle économique de la presse est en train de s’effondrer. Aujourd’hui, on demande à un journaliste d’être complètement polyvalent et il perd son temps à remplir la locomotive : Internet, blogue, tweet, article… Il n’a plus les moyens de creuser et de prendre du recul. Ça donne du journalisme un peu décevant et les lecteurs s’en détournent.»