Le blogue de Joseph Facal

 

(..) Samedi, un sondage Léger Marketing-The Gazette confirmait qu’une courte majorité de la population, mais qui devient très forte chez les francophones, appuie le projet gouvernemental d’une charte des valeurs.

 

Rarement aura-t-on vu un tel divorce entre la majorité francophone et la bulle médiatico-intellectuelle. Au sein de cette dernière, plusieurs y verront une confirmation de leur supériorité morale sur cette pauvre plèbe boueuse.

 

On a beaucoup fait valoir que les francophones de l’extérieur de Montréal appuient ce projet parce qu’ils ne fréquentent guère d’immigrants. C’est une autre façon de dire que c’est  l’ignorance qui dicte leur opinion.

 

Le sondage nous apprend toutefois que les francophones de Montréal sont aussi très majoritairement en faveur de ce projet. Serait-ce qu’ils sont particulièrement bien placés pour comprendre la nécessité de nouvelles règles de vie collective ? (…)

 

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Le Kiosque a déjà publié:

 

La condescendance de nos élites

Le blogue de Joseph Facal

(..) Au fond, ils sont d’avis que ces délicates questions devaient être laissées à ceux qui s’y connaissent vraiment. Eux-mêmes. Eux seuls savent de quoi ils parlent. Plusieurs d’entre eux font d’ailleurs de cette question ethnoculturelle leur pain et leur beurre professionnel depuis des années.

Quand cette majorité silencieuse rompt son silence, Hérouxville ne peut jamais être bien loin, n’est-ce pas ?

Évidemment, cette élite autoproclamée a les moyens de ne voir que les bons côtés du multiculturalisme : les restaurants ethniques, les colloques universitaires sur la diversité, les beaux voyages dans des contrées exotiques, les collègues de travail venus d’ailleurs et parfaitement intégrés, le charmant petit garçon qui ne demande qu’à jouer au soccer avec son turban, ou la gentille éducatrice de CPE porteuse d’un coquet foulard.

Le côté sombre est toujours refoulé : s’il y a de l’intégrisme religieux, ce n’est pas parce que certaines personnes instrumentaliseraient la religion à des fins politiques. C’est plutôt parce que la fermeture de la majorité conduit le minoritaire à se replier sur sa communauté.

Ce peuple qui ne partage pas leur enthousiasme devant des mutations auxquelles il faut obtempérer sans mot dire est coupable de ne pas voir clairement ce qui est bon pour lui.

On se justifie ainsi de le regarder de très très haut. (….)