Myriam Ségal

Le Quotidien

Une mère de famille de Laterrière va régulièrement au parc pour enfants attenant à l’école du quartier «Les jolis prés», durant le jour, avec le poupon dans sa poussette et sa petite de trois ans qui s’en donne à coeur joie dans le sable et les jeux. Des garderies familiales avoisinantes se servent aussi de ce parc en dehors des heures de récréation la semaine. Soudain, un prof surgit et décrète que l’accès est dorénavant interdit les jours de classe. Deux jours plus tard, une affiche apparaît, prohibant l’accès au parc de 7h30 à 17h30. (….)

Ainsi, cet équipement collectif payé par le contribuable se retrouve désert, sauf une heure par jour, pour le midi et les récréations.

Ce mot d’ordre de la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay, qui s’appliquerait d’ailleurs, selon l’organisme, à toutes les commissions scolaires, ne concerne pas uniquement le cas de Laterrière, mais tous les parcs de jeux de toutes ses écoles.

(…) Ce réflexe d’exclusivité de la commission scolaire fournit un argument à ses détracteurs qui diront que si les villes géraient les bâtiments et terrains, il n’y aurait plus de doute sur les assurances, ni l’appartenance du bien public. (…) Pendant que localement, les commissions scolaires se montrent réceptives, leur Fédération semble en mode autodestruction. Elle a demandé au gouvernement d’augmenter le pouvoir de taxation scolaire au-delà de 35 cents du 100$, et d’autoriser des taxes spéciales pour certains projets. Son argument: «Si on coûte plus cher aux contribuables, les contribuables voteront plus». On risque surtout de voter pour leur suppression!